En grève depuis cinq jours, les 77 agentes d’entretien (en majorité des femmes) des bâtiments de Sciences-Po Paris, employées par la multinationale Atalian, viennent d’obtenir victoire. Chaque matin, elles tenaient devant Sciences-Po un piquet de grève, soutenu par des étudiants, pour faire connaître la réalité dégradée de leurs conditions de travail. Reportage.
« La grève se finit, on n’est plus stressés ! Je ressens une immense joie, je suis très contente pour le 13ème mois », s’enthousiasme Aguerram, femme de ménage depuis dix ans dans les locaux de Sciences Po Paris. Ce matin, dès 6 heures, cette travailleuse qui cumule les heures de ménage avec un second emploi était sur le piquet de grève, devant les grilles de l’institution parisienne. Pour le cinquième jour consécutif.
À l’issue d’une réunion de négociation qui s’est déroulée ce mardi 11 mars au matin au siège d’Atalian, à Vitry-sur-Seine, les 77 agents d’entretien représentés par la CFDT ont signé un accord leur ouvrant de nouveaux droits. Les salariés ont obtenu le paiement d’un treizième mois. Ainsi que la mise en place d’une commission mixte avec leur employeur et les représentants du personnel pour revoir la charge de travail et les qualifications de chaque personne, au cas par cas.
Car depuis 2023, cette charge de travail a augmenté de manière conséquente. De 6h à 10h, chaque jour, Aguerram nettoie cinq étages. « Il faut que je coure. Ils ont retiré beaucoup de monde. Quatre personnes en moins, sur une équipe d’un peu plus de dix. »
À partir de 2023, la suppression de 700 heures de travail a abouti à la réduction des effectifs. Et pour cause : en 2022, le contrat de Sciences-Po Paris avec son prestataire Atalian a été renouvelé. Mais la société « perdait beaucoup d’argent, car un nouveau bâtiment avait été ouvert, et le cahier des charges avait été mal chiffré. Ils ont dû embaucher 24…
Auteur: Maïa Courtois