Depuis des mois, citoyens et soignants dénoncent des plans de suppressions massives de lits dans les hôpitaux publics, qui se poursuivent malgré la crise sanitaire. Plusieurs de ces projets commencent à être abandonnés.
Plus de 76 000 lits d’hospitalisation ont été supprimés en France entre 2003 et 2019. Ces vagues de suppression et de « restructuration » répondent à des choix politiques confirmés depuis deux décennies par les gouvernements successifs : réduire au maximum les capacités d’hospitalisation – les lits, mais aussi les personnels et matériels nécessaires – pour une « gestion à flux tendu » des patients dans le but de réaliser des économies budgétaires, privilégier les grosses structures hospitalières en regroupant les établissements.
L’arrivée du Covid a révélé l’extrême vulnérabilité de ce modèle, déjà au bord de l’effondrement avant même la crise sanitaire. Pourtant, ces plans d’économies et de regroupements des structures se poursuivent, malgré les pics épidémiques successifs, la surcharge des hôpitaux et l’épuisement des soignants. De nouvelles fermetures de lits sont toujours en cours ou annoncées. Les soignants, les citoyens, les comités de défense des hôpitaux de proximité, des élus n’ont cesse de dénoncer ces plans de « modernisation de l’offre de soin » qui s’apparentent souvent à un rationnement. C’est pour ces raisons que Basta ! en avait dressé la carte à l’automne – carte que vous avez massivement partagée ! – et que nous réactualisons régulièrement.
À Nancy, Nantes, Bordeaux ou Reims, les suppressions de lits commencent à être remises en cause
Ces mobilisations commenceraient-elles à avoir des effets ? Au CHU de Nancy, comme Basta ! vous le racontait l’année dernière, le« Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins » (Copermo, qui réunit Bercy, le ministère de la Santé, les agences régionales de santé ou l’Assurance-maladie) prévoyait de supprimer 174 lits et 600 postes d’ici à 2024. Dénoncé depuis des mois par les soignants, ce projet l’était aussi par le maire socialiste de la ville. En mars, le ministre de la santé Olivier Véran a présenté un nouveau plan pour le CHU de Nancy. Celui-ci prévoit « le maintien des 300 postes qui devaient être initialement supprimés » et « le maintien de la capacité en lits », se félicite la ville.
Cliquer sur une étiquette pour lire les détails. En rouge, les suppressions de lits…
La suite est à lire sur: www.bastamag.net
Auteur: Rachel Knaebel