C’est un cluster situé aux portes de Paris, sur les hauteurs du plateau de Saclay, dans l’Essonne. Rassurez-vous : il ne s’agit pas d’un nouveau foyer de contaminations du Covid-19, mais plutôt de ce qui est censé être le berceau de « l’excellence » scientifique et technologique à la française. Le cluster Paris-Saclay est un projet phare du Grand Paris, initié dès 2006 par Jacques Chirac.
À 25 kilomètres au sud de la capitale, une nouvelle Silicon Valley rassemblera la fine fleur des grandes écoles d’ingénieurs et de la startup nation sur 7.700 hectares, répartis entre 27 communes. Moteur de l’industrie nationale pour ses promoteurs, lamentable opération de bétonnage pour ses contempteurs, cette opération divise depuis ses débuts. La lutte, menée depuis une quinzaine d’années par de multiples collectifs, a connu un regain médiatique cette semaine, à la faveur d’une action d’Extinction Rebellion. Les activistes ont tenté lundi 19 octobre de bloquer le chantier de la future ligne 18 du métro et ont installé un camp temporaire dans un champ à Villiers-le-Bâcle (sur la D36). C’est l’occasion de refaire le point sur les raisons de leur combat.
1. Une terre protégée grignotée par la future ligne de métro
Historiquement, le plateau de Saclay est un territoire agricole, grâce à ses excellents limons irrigués par un gigantesque réseau de drainage et de rigoles. Mais les 22 fermes qui cultivent aujourd’hui 2.469 hectares ont été amputées d’une partie de leurs terres ces dernières années, comme celle de la Martinière, qui a perdu 70 hectares. « Cette terre, de très bonne qualité, était dans la famille depuis 1884, regrette Emmanuel Laureau, 52 ans, installé depuis 1986. J’ai bien récupéré 70 hectares ailleurs, mais pleins de cailloux et mal drainés. Les rendements y sont inférieurs de 40 % », expliquait-il à Reporterre.
Actuellement, sur le plateau, 4.115 hectares (incluant les…
Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre
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