Grandpuits : la lutte qui refuse de laisser la question écologique dans les mains du patronat s’enracine

 

Les grévistes de Total Grandpuits ont voté ce jeudi la reconduction de leur mouvement de grève jusqu’au 11 janvier. Ils s’opposent à la restructuration de leur raffinerie, synonyme selon eux de suppressions de postes. Mais alors que la lutte s’enracine, l’idée que le conflit de Grandpuits dépasse la seule question de l’emploi s’impose peu à peu. Grandpuits incarne le refus de laisser la question écologique dans les mains du patronat.

 

En grève contre les réformes des retraites de 2010 et de 2020 ou encore contre la loi travail en 2016, la raffinerie Total de Grandpuits, seule raffinerie du bassin parisien, a l’habitude des conflits sociaux. Celui entamé fin septembre a cette fois pour enjeu l’avenir du site. Car à horizon 2023, Grandpuits pourrait bien ne plus être une raffinerie. D’après les annonces faites par le PDG de Total mardi 22 septembre, la transformation de pétrole brut, cessera dès le premier trimestre 2021, après 54 ans d’activité. Le stockage des produits pétroliers continuera, lui, jusqu’à fin 2023.

Pourquoi une telle décision ? Avant tout parce que Total refuse d’investir les 600 millions d’euros nécessaires au remplacement du pipeline d’Ile de France, qui alimente la raffinerie en produit brut depuis le port du Havre. En contrepartie, la multinationale envisage un grand plan de restructuration de la raffinerie. Ce projet nommé « Galaxie » vise à transformer Grandpuits en plateforme de production de bioplastique et de biocarburant tout en ne supprimant aucun emploi. Une « plateforme zéro pétrole », se réjouit Patrick Pouyanné, PDG du groupe Total, « du greenwashing pour masquer la casse sociale », dénonce Adrien Cornet de la CGT.

Ainsi, depuis les annonces de leur PDG, les salariés de Total ont multiplié les mouvements de grève de 48 heures jusqu’à ce que la grève s’installe pour une durée indéterminée le 4 janvier et soit reconduite dès le 7 janvier. « Le…

Auteur: Guillaume Bernard
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