« Je n’ai pas d’oxygène » est une phrase enregistrée dans les appels d’urgence le jour du drame à Tempé qui a fait 57 morts. C’est aussi le slogan sous lequel les gens ont manifesté hier, jour d’anniversaire du drame, dans ce qui semble être une des plus grandes manifestations populaires en Grèce depuis la Metapolitefsi et la fin de la dictature des colonels.
Les luttes populaires sont des rapsodies. Elles se tissent les unes avec les autres, se font écho, se relient de façon têtue, entretiennent des rapports citationnels. C’est ainsi qu’hier dans la manifestation à Bruxelles en écho aux manifestations en Grèce on pourrait lire sur une pancarte « I can’t breath » en référence aux manifestations étatsuniennes suite à l’assassinat de George Floyd.
« Nos vies, leurs profits », « ce n’était pas un accident mais un assassinat d’État », cette journée d’hier, cette journée d’une des plus grandes manifestations populaires en Grèce, est venue après un mois est demi pendant lequel, pratiquement chaque jour, nous sommes abasourdis là-bas comme ici par les agitations de la nouvelle administration américaine, Trump, Musk et compagnie. Dark MAGA, fascisation à gogo, Lumières obscures à l’esthétisation des jeux vidéo. Que les crevards crèvent, Famille, Patrie, énergie masculine et puces électroniques. Méga-technique, méga-bassines, méga-propriété, le nouveau Prométhée n’aura jamais assez.
C’est le démantèlement des services publics qui est à l’origine du drame ferroviaire à Tempé. Depuis 2008 et l’explosion de la dette souveraine, le pays est mis à genou. La dépression n’a pas de fond. Tout le monde le sait, le sent, ce sont nos vies face à leurs profits. Mais nos luttes rendent nos morts immortels. JUSTICE. Hier à Athènes, le nom de chacun et chacune des 57 morts est appelé, à l’annonce du nom la foule reprend « présent » ou « présente ». A la fin,…
Auteur: dev