Après plus de six mois de paralysie, Hollywood reprend enfin le chemin des studios. Cette sortie de crise laisse toutefois un goût doux-amer à l’industrie américaine du cinéma et du divertissement. En plus de l’impact financier des grèves, les accords historiques passés avec le syndicat des scénaristes, la WGA, en septembre, et celui des acteurs (SAG-Aftra), en novembre, devraient pousser les studios à procéder à de nouveaux ajustements budgétaires. Les concessions salariales risquent de peser sur une industrie déjà lourdement endettée.
Les nouveaux contrats des acteurs comprennent en effet une hausse du salaire minimum d’environ 8 % par rapport à la précédente convention triennale, la plus forte augmentation depuis des décennies. La plupart des scénaristes verront quant à eux leurs salaires augmenter immédiatement de 5 %, puis de 4 % en 2024 et de 3,5 % en 2025. Les grévistes des deux guildes ont aussi obtenu des avancées quant aux droits d’auteur sur la rediffusion des créations.
D’après une estimation de l’agence Moody’s, ces acquis devraient coûter entre 450 et 600 millions de dollars (410 et 550 millions d’euros) par an aux studios. Sur trois ans, les concessions décrochées par la SAG-Aftra se chiffreraient à l’équivalent de 950 millions d’euros.
« La fin de l’âge d’or du streaming »
Ces hausses salariales devraient engendrer une augmentation d’environ 10 % du coût de production d’un projet. Les studios devraient donc être tentés de chercher à réduire leurs dépenses en limitant le nombre de films et de séries. « C’est à mon avis les contenus télévisuels et ceux du streaming qui vont être les plus touchés », note Miranda Banks, directrice du département d’études sur le cinéma, la télévision et les médias à l’université Loyola Marymount de Los Angeles. « L’âge d’or de la télé et des plateformes est sur le point de se refermer. »
La dernière…
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Auteur: Noémie Taylor-Rosner, correspondante à Los Angeles (États-Unis)