Grève nationale de la santé : inexistante sur BFM-TV

Le 15 octobre, la « première » chaîne d’information en continu donnait le mode d’emploi d’une invisibilisation quasi-totale des luttes sociales. Un journalisme servile, suspendu aux annonces gouvernementales ; un journalisme « spectacle », caméra rivée sur le ministère, avenue de Ségur, pour guetter la moindre portière du moindre véhicule officiel ; un journalisme « costard-cravate », confisqué par les commentateurs ; un journalisme de sape sociale, présent partout sur « le terrain » sauf là où s’expriment les travailleurs mobilisés. Bref, un journalisme de classe au sommet du mépris.

Paris, Lille, Rennes, Lyon, Toulouse, Rouen… Partout en France, ce jeudi 15 octobre était une journée de mobilisation et de grève chez les soignants, les personnels de l’hôpital public et dans les secteurs médico-social et social. À l’appel d’une intersyndicale rassemblant la CGT-Santé, SUD-Santé, les urgentistes de l’Amuf, les infirmiers du SNPI, les collectifs Inter-Urgences et Inter-Blocs, la mobilisation était préparée (et annoncée) de longue date pour revendiquer des moyens pour l’hôpital public notamment, « des embauches massives immédiates » et une « revalorisation significative des salaires ».

La colère de ces travailleurs est d’autant plus forte que leurs revendications, martelées avant et depuis le fameux « Ségur de la santé », n’ont pas été entendues par le gouvernement. La situation est même pire, et documentée dans la presse : les infirmiers sont majoritairement en burn-out, pas d’embauche ou des départs de personnels, parfois moins nombreux que lors de la première vague, et les lits continuent de fermer – faute de soignants, ou, cerise sur le gâteau, sur recommandation de certaines chambres des comptes, comme c’est le cas en Occitanie concernant le CHU de Toulouse.

De nombreuses (très) bonnes raisons de donner la parole aux travailleurs de l’hôpital et du social en…

Auteur: Pauline Perrenot Acrimed
La suite est à lire sur: www.acrimed.org