Grippe aviaire : 8 millions de volailles abattues dans des conditions « scandaleuses »

Pour faire face à la grippe aviaire, « il n’y a pas d’autres solutions » que d’abattre des volailles en prévention, pour « dépeupler » les élevages, selon Julien Denormandie. Le 22 mars, le ministre de l’Agriculture était en déplacement à la Roche-sur-Yon, en Vendée, afin de rencontrer les producteurs de volailles affectés par cette maladie. Cette année a été catastrophique : un tiers des 1 500 élevages vendéens ont été touchés par le virus, dans une région jusqu’alors relativement épargnée. En France, plus de 8 millions de volailles ont été abattues, soit plus du double du précédent épisode de grippe aviaire. Lors de la crise de l’hiver 2020-2021, 3,5 millions de volailles avaient été abattues.

« Notre priorité est d’empêcher le virus de continuer à se propager, a expliqué le ministre à France Bleu. Pour ce faire, nous avons mis en place des moyens inédits permettant de dépeupler les élevages où le virus est présent, mais aussi de dépeupler en anticipation là où le virus s’est probablement rendu. » 2 millions d’euros ont par ailleurs été débloqués pour soutenir les éleveurs.

Pénurie de vétérinaires et d’outils d’équarrissage

Dans un communiqué, le syndicat d’agriculteurs estime que la gestion de la crise en Pays de la Loire est « scandaleuse » : en Vendée, département le plus touché par le virus, les éleveurs et éleveuses sont parfois réduits à abattre eux-mêmes leurs canards en raison de la pénurie de vétérinaires et d’outils d’équarrissage. C’est également à eux qu’il revient de gérer les milliers de cadavres des volailles qu’ils ont élevés. Une situation « inadmissible », insiste la Confédération paysanne, qui précise que les éleveurs doivent parfois enfouir plusieurs milliers de tonnes d’animaux malades dans leurs fermes sans bénéficier d’équipements de protection appropriés.

« Après l’autorisation donnée, la semaine dernière en Vendée, Maine-et-Loire et Loire-Atlantique, d’enfouir les animaux morts sur les exploitations ou à proximité, les services de l’État demandent désormais l’arrêt des ventilations pour provoquer la mort des animaux par asphyxie », poursuit le syndicat. Ces pratiques sont un « cauchemar » pour les éleveurs, dont la détresse psychologique serait « immense ». La Confédération se dit « très inquiète » quant au risque de suicide que la situation pourrait engendrer. Le CIWF France, une association de défense des animaux d’élevage, dénonce…

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Auteur: Reporterre