Grippe aviaire : le sort de l'élevage en plein air est en suspens

La menace s’éloigne, sans toutefois disparaître. Mardi 11 mai, lors d’une réunion avec l’interprofession, les syndicats agricoles, les élus locaux et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), consacrée aux suites à donner à l’épidémie de grippe aviaire, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie n’a pas annoncé l’interdiction de l’élevage en plein air. C’est pourtant ce que redoutaient la Confédération paysanne et le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), qui ont alerté sur ce risque lors d’une conférence de presse donnée lundi 10 mai. Selon eux, plus d’un tiers des producteurs seraient menacés de disparition si une telle mesure était prise.

Cette réunion intervenait alors que la France se relève à peine de sa troisième épidémie de grippe aviaire en cinq ans. Depuis le début de l’épidémie mi-novembre, 492 foyers ont été identifiés, la plupart dans le Sud-Ouest ; plus de 3,5 millions de volailles ont été abattues et les autres sont enfermées dans des bâtiments depuis cinq mois et demi. Aujourd’hui, c’est l’exception à la claustration accordée aux élevages de moins de 3 200 volailles qui est menacée.

La « feuille de route » définitive pour prévenir de nouvelles flambées épidémiques ne sera dévoilée que cet été. Mais le cabinet du ministre a d’ores et déjà prévenu que l’Anses préconisait de « supprimer » cette exception. Pour la remplacer, l’agence sanitaire recommande une analyse des risques visant à décider au cas par cas des « mises sous abri adaptées ». « Les groupes de travail constitués en février travaillent, en s’appuyant sur l’avis de l’Anses, à une typologie des mises sous abri pendant les périodes à risque, en fonction de plusieurs critères : les espèces, les modes d’élevage, les zones plus ou moins à risque, etc. », précise-t-on au cabinet. L’idée est d’éviter tout contact entre les palmipèdes domestiques et les oiseaux sauvages porteurs du virus.

Adapter les densités au risque ?

Difficile pour les éleveurs en plein air de se projeter. « Ce qu’on a compris, c’est que la mise sous abri s’appliquerait surtout dans les zones à risque, les fameux “couloirs de migration”, mais qu’ailleurs ce serait du cas par cas. Au sein du groupe de travail, nous préparons une évaluation du risque pour chaque ferme avec des mesures adaptées et proportionnées », raconte Sylvie Colas, éleveuse de volailles bio…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre