Groupe Ebra : la capitulation du journalisme

Le 10 octobre, le SNJ dénonçait dans un communiqué la campagne publicitaire menée par le groupe Ebra (en collaboration avec l’agence de communication TBWA) afin de promouvoir « sa nouvelle signature » et sa « marque d’envergure ». Entièrement détenu par le Crédit mutuel, éditeur de neufs titres de presse quotidienne régionale couvrant la majeure partie de l’est du pays, le groupe a le mérite d’afficher la couleur : la capitulation du journalisme et le sacrifice de l’information sur l’autel des puissances d’argent.

« Mais que vend-on, exactement ? De l’information, vraiment ? » Le Syndicat national des journalistes a de quoi s’indigner : le 25 septembre, le groupe Ebra lançait une vaste opération de communication dans les différents titres de presse en sa possession. Au-delà des pirouettes rhétoriques propres aux communicants – « Cette signature s’appuie sur un retournement homonymique de deux verbes puissants, LIRE et LIER, qui incarnent les valeurs de la presse quotidienne régionale. Habituellement, nous lisons la presse, mais avec EBRA, c’est la presse qui nous LIE – LIT » –, la campagne en images entérine une « ligne éditoriale » : la mort de l’information au profit de la communication institutionnelle (et de la promotion commerciale), qu’elle émane des collectivités ou des entreprises et commerces locaux (tourisme, habillement, ameublement, etc.).

Ce que le SNJ traduit comme suit :

Lorsqu’Ebra prétend s’engager « au service des collectivités locales », que doivent en conclure les journalistes ? Quand il propose « des solutions de communications locales » pour les entreprises, cela signifie-t-il que les rédactions travaillent pour les annonceurs ? Quand il souhaite « dynamiser le tourisme local », cela veut-il dire que les journalistes doivent taire le manque de neige dans les stations ? Faire de la publicité pour leurs régions au détriment de la…

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Auteur: Pauline Perrenot