Guerre de l'eau : « La violence et l'illégalité se situent du côté de l'agro-industrie »

Environ 3 000 personnes se sont retrouvées samedi 6 novembre à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) pour une nouvelle journée de lutte contre la prolifération des « mégabassines ». Dans l’ancienne région Poitou-Charentes, quatre-vingt-treize « réserves de substitution » sont prévues, dont seize dans le Marais poitevin. Ces réserves d’eau gigantesques — des piscines de 8 à 10 hectares (entre 11 et 14 terrains de football), profondes de 15 mètres — symbolisent pour les opposants un modèle agricole ignorant l’urgence écologique au seul bénéfice de l’agro-industrie. Lors de cette manifestation, une des mégabassines a été mise hors d’état de marche. La pompe qui puise dans la nappe a été démontée, une pièce maîtresse confisquée, et les vannes ont été ouvertes afin de vider la bassine. Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, était présent : il explique à Reporterre les raisons de cette action.

Nicolas Girod. © NnoMan/Reporterre


Reporterre — Lors de la manifestation du 6 novembre, une des mégabassines a été mise hors d’état de marche. La pompe qui puise dans la nappe a été démontée, une pièce maîtresse confisquée. C’est un acte fort, auquel vous avez participé, passible de poursuites judiciaires. Pourquoi en être venu à cette action ?

Nicolas Girod – Nous voulions marquer un coup d’arrêt : ces mégabassines sont un accélérateur du modèle agro-industriel qui nous emmène tous dans le mur. L’eau est nécessaire à l’agriculture, mais elle ne doit pas être gérée n’importe comment ni pour n’importe quelle agriculture. Ces bassines géantes ne bénéficieront qu’à une poignée de maïsiculteurs irriguant. Il nous faut un modèle agricole qui garantisse un accès de toutes et tous à l’eau.

Nous avons déjà manifesté contre ces projets, plusieurs fois, sans être entendus : le ministre, Julien Denormandie, comme la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, répètent que ces bassines sont légales et que nous nous trompons de combat. Il était donc temps d’aller plus loin, d’envoyer un signal fort.

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Auteur: Lorène Lavocat (Reporterre) Reporterre