À pied, montés sur des tracteurs ou accompagnés de moutons : mercredi 22 septembre, dans l’après-midi, des centaines de personnes ont convergé à Niort puis à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), pour bloquer le chantier de la première des seize retenues d’eau géantes prévues sur le bassin de la Sèvre niortaise. Les manifestants dénoncent un « hold-up sur l’eau » qui profitera à une minorité d’exploitants acquis à l’agriculture industrielle.
Qu’on les appelle « bassines », « méga-bassines », « cratères » ou plus sobrement « réserves de substitution », les infrastructures de stockage hydraulique alimentent, depuis 2017, une véritable guerre de l’eau dans le Marais poitevin, deuxième plus grande zone humide française après la Camargue.
D’usage exclusivement agricole, ces retenues d’eau se présentent comme de gigantesques piscines « hors sol », érigées au milieu des champs.
Sur une surface de 4 à 18 hectares, la terre est excavée jusqu’à 8 mètres de profondeur, puis disposée au bord de la cavité pour former des digues d’une dizaine de mètres en moyenne. Une fois la « bassine » recouverte d’un revêtement de plastique, des stations de pompage la remplissent d’eau provenant des nappes phréatiques.
Le but de ces réservoirs est simple : emmagasiner l’eau quand les précipitations gorgent les nappes, de novembre à mars, et la réinjecter dans le système d’irrigation pendant la saison sèche, d’avril à septembre, afin que les cultures ne manquent jamais de cette ressource aussi rare que précieuse.
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Dans le Marais poitevin, les précipitations diminuent d’année en année, et les sécheresses s’allongent. Les restrictions de pompage estivales, imposées par la préfecture lorsque les nappes souterraines atteignent l’étiage, interviennent de plus en plus tôt, parfois au printemps.
Ce déficit chronique, qui ne devrait pas s’arranger avec le réchauffement climatique, frappe de plein fouet les agriculteurs irrigants, habitués à pomper dans les nappes et les rivières pour abreuver leurs cultures intensives de maïs (70 à 80 %), de semences ou encore de blé et de tournesol, des plantes très gourmandes en eau et destinées en bonne partie à l’alimentation du bétail ou l’exportation.
Pour remédier à cette situation, environ 230 agriculteurs ont créé, en 2011, la Coopérative de…
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Auteur: Augustin Langlade