Cet article est la suite de ceux déjà parus :
- le 28 février 2022, "Ukraine. Para Bellum Numericum. Chronique du versant numérique d'une guerre au 21ème siècle",
- le 3 mars 2022, "Ukraine. Para Bellum Numericum (épisode 2)",
- le 8 Mars 2022, "La guerre sur TikTok : une tragédie musicale (Para Bellum épisode 3)",
- le 11 Mars 2022 "Il faut tuer Vladimir Poutine (Para Bellum Numericum épisode 4)",
- le 13 Mars 2022 "Les consoles de nos consolations (guerre numérique en Ukraine : épisode 5)",
- et le 15 Mars 2022 "Envahir l'Ukraine et un plateau télé. (Guerre numérique et médiatique épisode 6)".
Il continue d'explorer les enjeux et déclinaisons numériques, parfois poignantes, parfois anecdotiques, parfois vitales, du conflit en cours en Ukraine suite à l'invasion Russe._______________________________________________________________________________
Dans un article précédent je vous ai parlé de la vidéo "fake" qui avait été réalisée puis diffusée par l'ambassade d'Ukraine imaginant et montrant un Paris sous les bombardements russes et j'écrivais :
"On peut produire des "Fake News" pour informer. On peut utiliser des "Deep Fake" et des trucages pour interpeller l'opinion. D'autres guerres avant celle-ci ont eu recours à ces outils et armes de propagande. Mais jamais l'effet de proximité ne fut aussi saisissant."
Le message de fin de la vidéo, en "révélant" le dispositif, ne laissait bien sûr aucun doute possible sur son objectif qui était d'interpeller les opinions et, en partie par leur biais, les décideurs politiques. Cela n'empêcha pas des comptes officiels russes de prendre motif de cette vidéo (en ôtant le message de fin) pour dénoncer les "Fake News" du gouvernement Ukrainien.
Prendre prétexte du réel pour y installer une fiction qui finit par explicitement se révéler comme telle, relève davantage de l'information que de la propagande puisque les audiences destinataires sont informées des effets de trucage et guidées pour en comprendre le sens. C'est tout à fait autre chose lorsque l'on prend prétexte d'une fiction pour la présenter comme réelle. Cela, est une stratégie de désinformation et de propagande.
Quand à prendre une fiction comme valeur de preuve de la démonstration d'un mensonge alors même que la fiction révèle la nature et l'enjeu du dispositif dont elle joue, c'est tout simplement dingue. Dingue mais d'une certaine manière aussi, révélateur de la dynamique particulière des conflits où le temps de latence pendant lequel une information peut-être considérée et se…
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Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid