Guerre en Ukraine : en Moselle, une centrale à charbon pourrait redémarrer

Énergie

Sur le calendrier de Saint-Avold, en Moselle, le jeudi 31 mars 2022 est marqué d’une croix rouge. Sa centrale à charbon doit officiellement arrêter son activité à cette date, conformément à l’objectif de la France de sortir du charbon dans le courant de l’année. Cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron, en 2017, souffre déjà d’une petite entorse : la centrale de Cordemais, en Loire-Atlantique, restera en fonctionnement une fois ce cap passé. « À la marge », précisait l’été dernier le ministère de la Transition écologique, pour répondre aux besoins de l’ouest du pays lors des pointes de consommation en hiver, jusqu’en 2024, voire 2026. La centrale de Saint-Avold pourrait être le second écart du président candidat à l’heure de valider son engagement. En cause : une faible disponibilité du parc nucléaire français et la guerre contre l’Ukraine, qui questionne la dépendance énergétique européenne aux gaz et pétrole russes.

« Si la centrale de Saint-Avold n’a pas vocation à fonctionner dans les prochains mois », des travaux menés par le ministère avec le gestionnaire du réseau RTE « pourraient conclure à l’opportunité d’autoriser le redémarrage ponctuel de cette centrale, […] afin de sécuriser l’approvisionnement électrique lors de l’automne et de l’hiver prochain », a indiqué, en début de semaine, le ministère. Jean-Michel Mazalerat, le président de GazelÉnergie, l’exploitant de la centrale, a confirmé lundi 28 mars sur Franceinfo que « le sujet est sur la table. Visiblement, le gouvernement y réfléchit. Si on doit contribuer à la sécurité du système électrique, on va évidemment se mobiliser »

« C’est complètement surréaliste, déplore auprès de Reporterre Jean-Pierre Damm, délégué syndical Force ouvrière (FO) de la centrale. Soit il y a un problème, soit il n’y en a pas. L’hésitation [quant à la fermeture] ne profite à personne. » Il regrette également le manque d’anticipation : « Si on doit reprendre [l’activité], très bien. Mais encore faut-il savoir combien d’heures de marche il faut, pour commander du charbon en conséquence. Et quelles dispositions ? Les opérations de maintenance des machines ne sont pas planifiées pour l’instant. Et le personnel [67 salariés] quitte l’entreprise demain, certains ont déjà trouvé un autre travail. Qui solliciterait-on ? Tout cela n’a pas été préparé. »

« Ce ne sont pas des solutions à long terme »

La décision d’une…

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Auteur: Baptiste Langlois Reporterre