Guerre en Ukraine et agriculture : notre lettre ouverte

Greenpeace France, Générations futures, les Amis de la Terre et 23 autres organisations environnementales, citoyennes et paysannes, dénoncent l’instrumentalisation de la guerre en Ukraine par les représentants d’une agriculture productiviste. Ensemble, elles ont adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron, Président de la République à la tête de la présidence française de l’Union européenne (PFUE), et à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Alors que la guerre en Ukraine présage de graves conséquences pour l’agriculture et la sécurité alimentaire en Europe et dans le monde, les porte-étendards de l’agriculture industrielle cherchent à affaiblir les rares avancées environnementales des politiques agricoles européennes pour pousser leur logique productiviste, justifiant de répondre à une demande alimentaire mondiale.

Il ne leur aura fallu que quelques jours pour s’engouffrer dans la brèche et ainsi intensifier leur lobbying contre la stratégie européenne “De la ferme à la fourchette”. La FNSEA a appelé à son abandon en la qualifiant de “décroissante”. Dans cette même lignée, des représentant·es politiques, comme Valérie Pécresse ou le ministre de l’Agriculture, ont demandé la mise en production des 4% de terres en jachères, qualifiées à tort de “non-productives” alors qu’elles sont essentielles à la fertilité des sols et à la biodiversité des milieux agricoles.

La fragilité de notre agriculture productiviste

S’il est nécessaire de prendre des mesures immédiates pour répondre aux conséquences terribles de la guerre, cela ne doit pas être au détriment des autres enjeux auxquels l’humanité fait face, comme la souveraineté alimentaire des peuples ou l’urgence climatique, rappelée récemment par le GIEC.

La situation actuelle illustre de manière frappante à quel point l’alimentation et l’agriculture européennes, et l’élevage industriel en particulier, sont dépendants des importations : engrais de synthèse et pesticides, fabriqués à partir de gaz et de pétrole en partie importés de Russie, voient leur prix s’envoler. Même constat avec les céréales et les oléagineux importés d’Ukraine pour l’alimentation animale, dont les éleveurs et éleveuses dépendent.

Des choix de société s’imposent

La guerre en Ukraine et ses conséquences nous forcent ainsi à réfléchir aux choix fondamentaux de l’agriculture européenne et de l’accès pour toutes et tous à une alimentation saine et…

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Auteur: Greenpeace France