Guerre en Ukraine : un fournisseur d'énergie verte explose ses prix

545 euros de facture d’électricité pour un 50 m². Début avril, Patricia a eu la désagréable surprise de découvrir la quittance de son fournisseur d’énergie bondir de 217 %. Après l’incompréhension vint la colère. Patricia s’était raccordée chez Planète Oui par conviction. Le fournisseur d’électricité lui promettait une « électricité 100 % verte », en assurant la « juste rétribution des producteurs ». « Je me sens trahie, et perdue dans les démarches pour contester ce prix hallucinant ! » tempête-t-elle auprès de Reporterre.

Comme Patricia, les usagers ont été nombreux à s’étrangler devant leur facture d’électricité. Facebook a vu éclore un groupe de plus de 790 usagers qui s’entraident pour contester ces tarifs exorbitants. « On croule sous les demandes d’aides, ça se compte en centaines », souffle François Carlier, délégué général de l’association de consommateurs Consommation, logement et cadre de vie (CLCV). Derrière ce dérèglement des prix se découpe le profil de fournisseurs d’énergie low cost, dont les méthodes pour garder des tarifs réduits ont fait les frais de la crise énergétique : Planète Oui, et son repreneur Mint Énergie.

« Ce sont des opérateurs entrés sur le marché dans les années où le prix du marché de gros était très bas et très stable, explique François Carlier. Normalement, on achète l’énergie à l’avance pour prévoir les fluctuations. Ces opérateurs se couvraient moins que les autres pour faire un discount de 10 à 12 % moins cher qu’EDF. Dès que les prix ont flambé au mois de septembre, les coûts ont été multipliés par trois. »

Malgré la crise, Planète Oui a tenté de maintenir ses prix… jusqu’à faire faillite. L’entreprise a été rachetée le 24 février à la barre du tribunal de commerce par Mint, un petit opérateur télécom de Montpellier reconverti dans la fourniture d’énergie à bas prix. Mint garantit lui aussi à ses clients une énergie « verte » acquise auprès de producteurs français. Mais à la différence de Planète Oui, son repreneur a choisi de faire peser la hausse des prix de l’énergie sur ses abonnés.

Une plainte pour « pratiques commerciales trompeuses »

Pour y parvenir, l’entreprise a désindexé son offre du tarif réglementé pour la calculer en fonction des fluctuations du marché. Pour François Carlier, « Mint reporte le risque du marché sur le client. Si le prix du marché de gros flambe, cette augmentation est répercutée sur le client »….

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre