Guerre généralisée au vivant et biotechnologies [2/4]

Chimère humain-porc, clonage humain, souche militarisée, virus à gain de fonction, vaccin codant, ciseaux moléculaires, etc. Il est temps de s’attaquer franchement à tous les petits monstres de la biologie moderne et de comprendre en quoi cette discipline est un des fronts de conquête les plus prometteurs du technocapitalisme sur les humains et la nature. Grands cycles de capitalisation et montée en puissance technologique, il sera ici question de la Guerre-qui-ne-dit-pas-son-nom, la guerre généralisée à toute condition de génération et d’épanouissement de cette mince, mais ô combien précieuse, couche de matière grouillante à la surface de la croûte terrestre. Celle qui fait que nous pouvons, en tant qu’espèce, espérer et aimer, sentir, jouir et mourir. Il sera ici question de la guerre généralisée au vivant.

Accrochez-vous car il va falloir un peu de patience pour affûter ensemble nos scalpels de la pensée afin que bientôt, le temps de la critique laisse place à la négation vivante.

Les armes biologiques sont le front pionnier de la guerre au vivant

« Il n’était pas exclu que finisse par advenir le monde inquiétant entrevu par les scientifiques qui avaient inventé la nouvelle biologie un quart de siècle plus tôt. Délibérément ou non, des chercheurs élaboraient de nouvelles manières de tuer, toujours plus terrifiantes […] Ils admettaient ainsi ensemble qu’ils ne croyaient plus en l’élimination des armes biologiques, et qu’un nombre affligeant de leurs collègues scientifiques, depuis l’Union soviétique jusqu’à l’Irak et l’Afrique du Sud, avaient consacré leurs vies à produire des agents pathogènes susceptibles de tuer en masse. »

J. Miller, S. Engelberg, W. Broad, Germes. Les armes biologiques et la nouvelle guerre secrète, 2001.

Il est un domaine où la guerre généralisée au vivant s’exprime sans fard comme véritable guerre militaire : c’est la guerre biotechnologique. La conception d’armes biotechnologiques est une discipline militaire où destruction de la vie par la violence illimité (c.f. épisode 0) et la réification du vivant par la biotechnologie (c.f. épisode 1), se rejoignent dans un projet commun : tuer le plus possible et le plus efficacement possible. On peut même dire que les programmes d’armement biologique sont la première application concrète de la guerre généralisée au vivant.

En effet la logique du détournement/amélioration en « système » technologique d’un organisme vivant ou d’une partie de celui-ci (protéine,…

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Auteur: lundimatin