Guerre généralisée au vivant et biotechnologies [3/4]

Chimère humain-porc, clonage humain, souche militarisée, virus à gain de fonction, vaccin codant, ciseaux moléculaires, etc. Il est temps de s’attaquer franchement à tous les petits monstres de la biologie moderne et de comprendre en quoi cette discipline est un des fronts de conquête les plus prometteurs du technocapitalisme sur les humains et la nature. Grands cycles de capitalisation et montée en puissance technologique, il sera ici question de la Guerre-qui-ne-dit-pas-son-nom, la guerre généralisée à toute condition de génération et d’épanouissement de cette mince, mais ô combien précieuse, couche de matière grouillante à la surface de la croûte terrestre. Celle qui fait que nous pouvons, en tant qu’espèce, espérer et aimer, sentir, jouir et mourir. Il sera ici question de la guerre généralisée au vivant.

Accrochez-vous car il va falloir un peu de patience pour affûter ensemble nos scalpels de la pensée afin que bientôt, le temps de la critique laisse place à la négation vivante.

Introduction : Où en est-on de la guerre ?

Les incivilités que déploie la nature pour se rappeler au souvenir de la première société qui ait jamais songé à la traiter en barbare, à la reléguer dans un lointain arrière-plan de la civilisation, ne font que s’accroître.

René Riesel, Du progrès dans la domestication, 2003.

Il serait grotesque de limiter la guerre au vivant à la seule recherche en massacre par l’armée. Cette guerre là est circonscrite aux domaines de la tuerie de masse « un acte de violence et sans limites » (Clausewitz), et ce serait ne voir que la paille dans l’œil du voisin que de penser que la recherche civile n’y participe point. Ce que nous entrevoyons ici, c’est une lame de fond plus vaste, intégrée aux processus scientifiques, une vision maltraitante du monde et du vivant, lente et puissante où la violence se cache souvent sous de belles parures et des promesses indiscutables et…

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Auteur: dev