Guinée Conakry : la course à l’aluminium fait peser de graves menaces sur l’environnement

Sur les rives du fleuve Rio Nuñez, à l’Ouest de la République de Guinée, Amadou, un jeune pêcheur prépare son matériel. Un peu plus loin, la mangrove a fait place à un port où des dizaines de grues s’activent pour transférer sur de grandes barges un précieux minerai extrait du sol latéritique de la région de Boké. Ici commence la longue route de l’aluminium, ce métal léger qui emballe notre quotidien. Depuis quelques années, les convois de camions, de trains, de navires se multiplient à une allure fulgurante dans la région, laissant derrière eux poussière, écosystèmes menacés, déforestation et espèces en danger critique d’extinction. Face à l’accumulation des impacts du boom minier et l’appétit chinois, les autorités guinéennes semblent perdre le contrôle. Parviendront-elles à concilier ambition de développement et préservation de la biodiversité ?

La végétation défile de part et d’autre de la route masquant les collines occasionnelles. On aperçoit un homme en train d’abattre un arbre centenaire pour en faire du charbon, suivi de femmes vendant de grands sacs pleins de ces copeaux noirs carbonisés, résidus de monuments naturels qui ont traversé le temps. Ces précieuses ressources forestières sont une source de survie pour une part de la population de la Guinée qui pointe parmi les 25 nations les plus pauvres au monde. Depuis Conakry, la route est bien entretenue, on avance vite. Les plantations de palmiers et les villages se multiplient. Soudain, contrastant avec ce paysage vert et régulier, une large route surélevée couleur ocre rouge, celle de la latérite.

Plus loin, un pont sur lequel passent de grosses bennes, suivi d’un autre en construction. Apparaissent ensuite plusieurs lignes de chemins de fer qui croisent ou longent la route. Des trains d’une longueur interminable avec plus d’une centaine de wagons de chargement. Plus surprenant encore, un convoyeur à bande, sorte de tapis roulant, perché à une dizaine de mètres au-dessus de la route. Les camions s’accumulent, la poussière se propage. L’arrivée dans la région de Boké est saisissante. Toutes ces infrastructures ont un point commun : elles servent, ou serviront prochainement, au transport de la bauxite depuis les…

Auteur : Mr Mondialisation
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