Guy Debord dans l'œil complice d'Anselm Jappe

En 1993, Anselm Jappe publie une monographie de Guy Debord, alors que ce nom n’est encore qu’un « signe de reconnaissance entre initiés ». Le sujet vivant du livre, qui prendra connaissance de sa première édition (en italien) lui fera l’exception de ne pas le dénier . Ni apologétique ni superficiel, l’essai de ce jeune philosophe allemand, formé en Italie et en France, tranchait sur les contre-sens et flagorneries qui allaient devenir habituels, puisque Debord deviendraient peu à peu une icône prestigieuse astiquée sans relâche par de peu scrupuleux intellos et maquereaux médiatiques.

Dans une préface à l’édition de 1995, Jappe posait d’emblée ce qu’il appelait deux vérités : « Il est parfaitement vain d’étudier les théories de Debord si l’on ne compte pas au final abolir la marchandise, l’État, le marché, la valeur d’échange ; de même il est vain de vouloir aller dans cette direction si l’on considère les théories et les pratique situationnistes comme un modèle insurpassable qui attend seulement d’être appliqué. Les situationnistes se moquaient de ceux qui étudiaient avec acharnement les révolutions du passé ou des pays lointains, sans se rendre compte des transformations en cours autour d’eux. »  Et il ajoutait : « Pourtant, les sectes de fidèles situationnistes sont exactement tombées dans ce travers. De l’esprit situationniste, ils n’ont retenu que les pires aspects, et dans le meilleur des cas, ils ressemblent aux jeunes « hégéliens » décrit par Marx dans la dernière partie des Manuscrits de 1844. » 

Depuis ce temps, bien des cérémonies ont intégré l’auteur de La société du spectacle au système culturel institutionnel, bien des essais, bien des articles, des revues ont ajouté aux commentaires et aux digressions à son propos. L’homme dans ses actes aussi bien que dans sa production de textes et de films a semblé faire exemple pour beaucoup…

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Auteur: dev