En septembre 2022 sortait le livre Allons Enfants de la Guyane, d’Hélène Ferrarini. Il documente l’existence des homes indiens, pensionnats catholiques tenus par prêtres et religieuses qui ont procédé à l’effacement culturel progressif des enfants autochtones et Bushinengués. Nombre de traumatismes découlent de ce comportement colonial, paradoxalement accéléré par la départementalisation du territoire en 1946.
Si la Guyane a fait l’objet d’efforts évangélisateurs assidus depuis sa colonisation au XVIIème siècle, c’est au début des années 1930 qu’apparaissent les homes indiens, des pensionnats catholiques créés au départ dans le cadre d’un acte missionnaire religieux dans la colonie, par la suite légalisé et financé par l’État après la départementalisation du territoire en 1946.
Environ 2000 enfants issus des communautés autochtones et Bushinengués (ou noires-marronnes, peuple descendant des esclaves africains échappés des plantations du Suriname hollandais ayant trouvé refuge dans la forêt) ont été contraints d’oublier leur culture et d’adopter mœurs, pensée, langue française et religion catholique, loin des familles desquelles ils ont parfois été arrachés dès l’âge de 2 ou 3 ans. Le dernier home a fermé en 2023, toujours tenu par des religieuses à cette date.
L’Église, collaboratrice colonial de l’État
En Guyane (et encore à ce jour,) la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État n’est pas appliquée. Cela permet aux autorités françaises, en 1949, de légaliser, légitimer et financer les actions du clergé vis-à-vis des autochtones et des Bushinengués, dans le cadre d’une politique indigéniste menée par le « service des populations primitives » (nom révélateur du regard porté sur les peuples présents) et fondé par le premier préfet du territoire arrivé en 1946, Robert Vignon,…
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Auteur: Mr M.