M. Ruiz Massieu entrera en fonction au mois d’août dans un pays au bord de la désintégration. « Sans une action accrue de la communauté internationale, l’effondrement total de la présence de l’État dans la capitale pourrait devenir une réalité », avertissait le même jour Miroslav Jenča, haut responsable onusien pour les affaires politiques, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la crise haïtienne.
Les chiffres donnent le vertige : 1,3 million de déplacés internes, plus de 4.000 homicides depuis janvier et une violence insoutenable, allant jusqu’à des allégations de trafic d’organes.
Un émissaire expérimenté
Carlos Ruiz Massieu, le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Haïti (photo d’archive).
À cette spirale, l’ONU oppose un diplomate aguerri. M. Ruiz Massieu a derrière lui trois décennies d’expérience dans les méandres de la négociation internationale. Depuis 2019, il dirigeait la Mission de vérification de l’ONU en Colombie, supervisant la mise en œuvre d’un accord de paix historique et jouant un rôle central dans les pourparlers entre le gouvernement et divers groupes armés.
D’origine mexicaine, le haut responsable onusien connaît bien l’Amérique latine et les Caraïbes. Il maîtrise les rouages multilatéraux. Et il sait que le temps presse.
Port-au-Prince livrée aux gangs
Dans la capitale, Port-au-Prince, les bandes armées ont presque entièrement supplanté les institutions. À Mirebalais, 530 détenus dangereux se sont évadés en mars, « dont beaucoup liés à des trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains », selon Ghada Fathy Waly, directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Dans les quartiers sous emprise des gangs, les services publics ont disparu ; la faim, elle, est omniprésente. Haïti est désormais classé parmi les cinq pays les…
Auteur: Nations Unies FR