Localiser et cartographier les métamorphoses du leadership
Nous écrivions que les métamorphoses indigentes, qui dictent aux groupes dominants haïtiens leurs interactions médiocres avec leur pays, sont avant tout des postures sociales d’un leadership qui, refusant de s’identifier à la population avec laquelle il partage le même territoire, s’interdit de consentir le coût humain pour innover ce lieu qui leur sert d’espace vital. Ainsi, ce leadership résilie ses devoirs envers tout ce qui symbolise la dignité, l’intelligence et l’humanité de ce lieu. Mais comme toute posture sociale est dictée par l’imaginaire culturel dominant, nous déduisons que les métamorphoses indigentes à travers lesquelles les groupes dominants haïtiens arpentent leur espace vital ne sont qu’une contextualisation d’une défaillance humaine universellement partagée. Pour cause, à l’échelle mondiale, les faits attestent aussi que les élites globalistes occidentales se comportent avec la même prédation vis-à-vis de leur population.
Et nous ne pouvons expliquer rigoureusement cet alignement médiocre des postures des groupes dominants du shithole haïtien sur les traces prédatrices des élites globalistes occidentales, qu’en formulant l’hypothèse que toute posture médiocre d’un groupe dominant par rapport à son pays ou à sa population est le fait d’un déracinement humain et d’un évidement de la conscience. En effet, selon Simone Weil :
Le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaines, car il se multiplie lui-même. Des êtres vraiment déracinés n’ont guère que deux comportements possibles : ou ils tombent dans une inertie de l’âme presque équivalente à la mort, comme la plupart des esclaves au temps de l’Empire romain, ou ils se jettent dans une activité tendant toujours à déraciner, souvent par les méthodes les plus violentes, ceux qui ne le sont pas encore ou ne le sont qu’en…
Auteur: Erno RENONCOURT