Halimi/Traoré Sur le mélange des genres

A l’occasion de l’anniversaire de la mort d’Ilan Halimi, assassiné par le « gang des barbares » en 2006, plusieurs rassemblements ont eu lieu en France le dimanche 14 février afin d’honorer sa mémoire, dont deux à Paris.

Illustration : Zoran Antonio MUSIC, Nous ne sommes pas les derniers
Sur le site Times of Israël, le 9 février, les deux commémorations parisiennes étaient annoncées en ces termes :

« 15 ans après la mort d’Ilan Halimi, une commémoration sera organisée ce dimanche 14 février à 14h, au jardin Ilan Halimi, 54 rue de Fécamp dans le 12e arrondissement de Paris. La cérémonie, « contre les crimes antisémites et tous les actes racistes », est organisée par le Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes, le Collectif des Juifves VNR, le Mémorial 98 et les Juives et Juifs révolutionnaires. D’autres organisations juives, de lutte contre l’antisémitisme, antiracistes, de gauche et d’extrême gauche soutiennent l’évènement. Un autre rassemblement organisé par la Ligue de défense juive aura lieu au même moment, dimanche à 14h, au 229 boulevard Voltaire dans le 11e arrondissement de Paris, adresse de la boutique où travaillait Ilan Halimi. »

De l’extrême gauche (« Juives et Juifs révolutionnaires ») à l’extrême-droite (« Ligue de défense juive »), un essaim d’associations, juives et non juives, célébrait donc ce jour-là la mémoire d’Ilan Halimi, mais pas au même endroit. Car du drame, les uns et les autres ne tiraient pas les mêmes leçons. Les uns se réunissaient au jardin Ilan Halimi contre l’antisémitisme et tous les racismes ; les autres se réunissaient boulevard Voltaire à l’appel de la Ligue de défense juive et il s’agissait cette fois de s’en tenir exclusivement à la lutte contre l’antisémitisme, quelque forme qu’il prenne. Si les deux rassemblements s’évertuaient à rendre un même hommage, leurs mot d’ordre n’en était pas moins divergents. Et de fait, la Ligue de défense juive se targua bientôt d’être venue défier le rassemblement gauchiste qui prétendait verser des larmes de crocodile en mémoire du martyr. C’est la marque de la LDJ : rouler des mécaniques. Appelons-cela leur Roman touch. Mais bien au-delà de l’incident, réel ou fictif, ce qu’il importe de retenir, c’est le petit séisme que provoqua ce rassemblement d’extrême-gauche, dont les ondes secouèrent tant les apôtres du « progressisme antisémite » que ceux de la « réaction philosémite »….

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Auteur: lundimatin