Hannah Nelson, journaliste : « Rester sur le terrain, partout où les gens se battent pour une vie meilleure »

Elle ne s’attendait pas à une telle vague médiatique, à autant de soutiens, ni à autant de haine. Hannah Nelson, jeune photographe indépendante de 18 ans, a été interpellée mardi 17 novembre vers 21 heures alors qu’elle couvrait la manifestation contre la loi de sécurité globale, organisée près de l’Assemblée nationale.

Nassée à l’entrée du métro Solférino avec une centaine de personnes, elle a été violemment attrapée par un CRS lors d’une charge, puis trainée au sol avant d’être menottée et maintenue face contre terre, un genou contre le bas de son dos. « Quelques secondes avant la charge, j’ai eu un échange de regard avec le policier dans le blanc des yeux. C’était comme s’il se disait qu’il allait m’attraper », dit-elle à Reporterre. Hannah Nelson s’est enquise alors du motif de son interpellation. On lui a rétorqué un lapidaire : « Tu sais. » Elle a dû attendre d’être au commissariat avant d’en connaître la raison : « Continuer volontairement à participer à un attroupement après les sommations de dispersion » et « dissimulation du visage », car elle portait un masque à gaz. Ce second chef d’accusation n’a pas été retenu, mais son masque à gaz ne lui a pas été rendu. Elle est sortie de garde à vue le lendemain, mercredi 18 novembre, à 14 h 10 avec un simple rappel à la loi et plusieurs contusions.

Déferlement de haine sur les réseaux sociaux

Entre temps, la machine médiatique s’est emballée. Ses nom et prénom se sont hissés dans les mots-clés tendance de Twitter. « Je pensais que les gens allaient en parler un peu, car lorsque j’ai été embarquée, j’étais face à un mur de photographes. Mais je n’aurais jamais cru que ça irait aussi loin. » Sur les réseaux sociaux, la jeune fille a subi des attaques tous azimuts. Sur son physique tout d’abord, puis sur son âge, son inexpérience et le fait qu’elle ne possède pas de carte de presse….

Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre
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