Hanouna, « TPMP » et les médias

En octobre 2021, Claire Sécail démontrait que « TPMP » faisait le jeu d’Éric Zemmour. Le 26 janvier, ses résultats intermédiaires allaient dans le même sens : « L’émission a très largement favorisé les candidats d’extrême droite et en particulier Éric Zemmour ». Ainsi, 53% du temps d’antenne consacré aux contenus politiques (qui représentent quant à eux 17% du temps d’antenne total de l’émission) a été occupé, entre septembre et décembre, par l’extrême droite ; 45% pour le seul Zemmour. « Le traitement du cas Zemmour est aussi spectaculaire sur le plan qualitatif ». C’est que l’effet cadrage joue à plein : tantôt victime (« Éric Zemmour est celui que l’on censure, que l’on cherche à blesser, à faire taire, etc. »), tantôt conquérant (sondages favorables), Zemmour occupe une place centrale… Et ce d’autant que le dispositif dépolitise à souhait : 1/Cyril Hanouna ne dit pas de ses invités qu’ils sont d’extrême droite ; 2/« L’enjeu du débat [est ramené] non pas aux idées politiques mais aux qualités relationnelles des personnes » ; 3/Les antagonismes sont traités sur un registre émotionnel plutôt que par des « arguments de fond du contradictoire ». En outre, il ressort de l’étude que l’émission a « installé une vision bipolarisée de la compétition électorale entre Éric Zemmour et Emmanuel Macron. Les autres candidats issus des formations partisanes de droite (LR), de gauche (PS, PCF…) et écologistes ont été invisibilisés quantitativement et parfois disqualifiées qualitativement ».

La surmédiatisation d’Éric Zemmour reste toutefois le point qui a cristallisé l’attention médiatique. Le 1er février, Claire Sécail est l’invitée de « L’Instant M » sur France Inter et L’Humanité lui ouvre ses colonnes dans une interview annoncée dès la Une, Cyril Hanouna en gros plan : « Le bouffon au service de l’extrême droite ». Le « bouffon » en question en a eu vent… Le soir même, sur C8 :

Cyril Hanouna : Les chéris, on va tout de suite passer au doss’ du jour. On va parler de cette étude réalisée par Claire Sécail. Claire Sécail, c’est une chercheuse au CNRS qui fait beaucoup parler. Alors moi, je savais pas du tout que les chercheurs au CNRS, ils pouvaient faire des recherches sur la télévision. En fait, je croyais qu’ils cherchaient des vaccins des trucs comme ça, mais non, il y en a qui cherchent pour la télévision. C’est-à-dire je rappelle que le CNRS, c’est nous qui le payons,…

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Auteur: Maxime Friot, Pauline Perrenot Acrimed