Une fois de plus, la rentrée scolaire s’ouvre sur un débat raciste, islamophobe et sexiste. Gabriel Attal, tout juste nommé ministre de l’Éducation, a annoncé l’interdiction des abayas. Il tranche d’emblée avec son prédécesseur, Pap Ndiaye, qui refusait d’« éditer un catalogue d’une centaine de pages avec des formes de manche ou des couleurs » concernant les tenues autorisées ou non à l’école.
La circulaire qui fixera la longueur des robes n’est pas encore publiée mais la décision est déjà discriminatoire. Elle visera seulement à contrôler le corps et les tenues des jeunes filles non blanches. La machine médiatique est lancée. Les plateaux ne proposent qu’une lecture binaire, pour ou contre, avec un champ lexical réduit qu’il est très difficile de contourner. Je le sais car j’y ai participé. « C’est religieux ou c’est pas religieux ? », « C’est de la coquetterie ou de l’islamisme ? », « Regardez ces images, c’est une abaya ou pas ? » Quand les journalistes et les invités n’ont pas essayé de me couper la parole, me faisant ainsi perdre le fil de ma démonstration, j’ai voulu dire à quel point il s’agissait d’un non-sujet, d’un non-problème.
Puisque le gouvernement s’en rend lui-même coupable en stigmatisant une partie des élèves, comment pourrait-il lutter contre ?
L’école est confrontée à des enjeux bien plus importants : les inégalités sociales qui se creusent depuis la mise en place de Parcoursup, la hausse du prix des fournitures, la pénurie d’enseignants, le manque de moyens pour accueillir les enfants en situation de handicap et le harcèlement. C’est sur le harcèlement scolaire que je veux attirer l’attention. Puisque le gouvernement s’en rend lui-même coupable en stigmatisant une partie des élèves, comment pourrait-il lutter contre ? Puisqu’il autorise le rejet et la stigmatisation en…
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Auteur: Nesrine Slaoui