L’amende forfaitaire est un outil répressif de masse utilisé auprès des classes populaires et des personnes racisées et discriminées. Cette sanction pénale est infligée par la police ou la gendarmerie hors de tout contrôle de magistrats indépendants, hors de tout procès.
La chercheuse Aline Daillère a ainsi mis en évidence dans sa recherche «Le policier, juge de la rue. Les amendes forfaitaires ou l’expansion du discrétionnaire» que «les multiverbalisé·es, très majoritairement de jeunes hommes racisés âgés de 13 à 25 ans et résidents ou usagers de quartiers populaires, ont en commun de recevoir un grand nombre d’amendes forfaitaires». En clair : un moyen de racketter et d’humilier la jeunesse de banlieue, en la mettant encore plus dans la merde financièrement.
La chercheuse a ainsi réalisé une enquête minutieuse sur cette stratégie de harcèlement policier. À l’appui, «une cinquantaine d’entretiens, rassemblé près de 1200 amendes, distribuées dans le 12e arrondissement, mais aussi dans d’autres quartiers parisiens et trois communes de banlieue».
Le média Basta revient sur cette recherche et rapporte un certain nombre de témoignages décrivant cette stratégie de harcèlement policier dans l’espace public : «Quand ils me mettent une amende, je ne sais même pas pour quoi, soupire Jordan. “C’est la surprise”, ils disent». Souvent, explique-t-il, ça commence par un contrôle de police. Les forces de l’ordre relèvent son identité et lui distribuent une amende. Ce jeune explique en effet avoir plus de 30.000 euros de dettes, sans même en connaître les motifs, puisqu’il n’y en a pas.
Comme l’explique la chercheuse, la police s’improvise juge, usant ainsi des amendes forfaitaires pour infliger des peines, sans motif, ni procès. Une sanction pénale qui permet ainsi d’évincer toute notion du procès équitable et de laisser tout droit à la police d’infliger des milliers d’euros…
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Auteur: B