Harcèlement sexuel à la SNCF : « ils voulaient étouffer l’affaire »

Deux jeunes femmes, intérimaires à la SNCF, témoignent avoir été victimes de harcèlement sexuel de la part d’un même agent en CDI. Malgré un signalement dès la mi-décembre, ce dernier, toujours en poste, n’a pas été sanctionné. Le délégué syndical de Sud Rail qui a relayé lalerte à la hiérarchie est convoqué ce jeudi 10 avril et risque, lui, une sanction disciplinaire. Une enquête interne vient seulement d’être déclenchée. Le harcèlement sexuel sévit-il en toute impunité à la SNCF ? Enquête.

Le jour de son arrivée en décembre 2024 à la SNCF dans le secteur de Monsoult (Val d’Oise), au nord de Paris, Lou-Anne Rommel, jeune intérimaire de 19 ans, est briefée par deux supérieures hiérarchiques. Au milieu des consignes générales sur l’organisation du travail, les deux femmes mentionnent un nom : Laurent V. Un agent commercial en gare, la cinquantaine, fonctionnaire assermenté, embauché depuis le début des années 2000 via les emplois jeunes à la SNCF. 

« Elles m’ont dit que si j’avais des problèmes avec lui, une remarque ou quoi que ce soit, que je n’hésite pas à venir les voir. Que ce soit avec un autre agent c’était pareil ; mais que je fasse attention à lui, en particulier ». Sur le moment, « ça m’a fait un peu peur », se souvient Lou-Anne. Les deux supérieures, qui ont l’œil sur les plannings, vont jusqu’à lui promettre de « faire en sorte que je ne travaille pas avec lui, le temps que j’étais là »

Malgré ces promesses, lorsque Lou-Anne prend son poste, en gare de Persan-Beaumont, le 16 décembre à midi, l’agent shifté en binôme n’est autre que… Laurent V. Quelques heures auparavant, Ludivine H., sa supérieure directe qui l’avait mise en garde, s’en excuse : « Elle m’a dit que malheureusement elle n’avait pas pu faire autrement ».

Tout va alors très vite. Lou-Anne doit préparer avec Laurent V. des pochettes à confier à des…

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Auteur: Maïa Courtois