Hausarrest macht frei !

Nous avons régulièrement rendu compte dans nos pages de la situation particulière que vit Kamel Daoudi, plus vieil assigné à résidence de France. Rappelons-le à toutes fins utiles : 13 années au compteur et plus de 14 000 pointages en gendarmerie. Nos lectrices et lecteurs, se souviennent que le 27 septembre dernier, M. Daoudi était interpellé dans un bar associatif d’Aurillac, placé en garde à vue et incarcéré à la prison de Lyon-Corbas, à l’isolement : une soirée falafel qui s’est éternisée soit 25 minutes de retard sur son couvre-feu qui lui ont valu 12 mois de prison ferme en première instance. Plutôt que de s’indigner du traitement judiciaire et extrajudiciaire ahurissant que M. Daoudi et sa famille subissent depuis bientôt 20 ans, il nous est alors apparu plus opportun de laisser place à son témoignage et à l’enquête. M. Daoudi nous a donc fait visiter sa cellule, la promenade, il a évoqué ce temps qui ne passe pas, fait goûter la gamelle, et partagé quelques réflexions philosophiques sur les liens et la liberté.

Le 27 janvier, la cour d’appel de Riom exigeait sa libération immédiate et exigeait du ministère public qu’il s’explique quant à l’acharnement particulier subi par le prévenu. Une nouvelle audience se tenait alors le 7 avril. Pour la cour, trois scénarios se dessinaient : confirmer le jugement de premier instance et confirmer sa condamnation à 12 mois de prison ferme, soit environ 15 jours d’enfermement par minute de retard sur son convre-feu. Juger que les notes blanches fournies par le ministère public dont le contenu a été contesté point par point par la défense, ne permettent pas de justifier une privation de liberté aussi longue, entrer en voie de relaxe, soit désavouer le ministère de l’Intérieur. Enfin, prononcer une condamnation qui corresponde au temps déjà passé en détention afin de ne fâcher personne et de ne surtout pas se prononcer quant au bienfondé du calvaire imposé à Kamel Daoudi depuis 13 années.

Hausarrest macht frei !

Cela fait trois jours que j’accuse la décision de la cour des appels correctionnels de Riom. Mes avocats et moi-même nourrissions l’espoir d’obtenir une relaxe. Me Daoud et Me de Castelbajac ont fourni un travail colossal pour démonter méthodiquement point par point, les affirmations péremptoires et infondées du Ministère de l’Intérieur. Comme à l’accoutumée, dans mon cas, le doute profite toujours à l’accusateur même si ses accusations reposent sur des notes blanches, de surcroît…

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Auteur: lundimatin