Hausse de l'électricité : pourquoi passer aux heures creuses

Trop longtemps négligées, les heures creuses d’électricité connaissent un spectaculaire retour en grâce. Non pas qu’elles aient échappé à la hausse des tarifs réglementés d’EDF, le 1er février. Mais l’augmentation (+15 % en moyenne) s’est appliquée de façon hétérogène aux différents éléments de la grille tarifaire. L’intérêt financier, pour les usagers, de l’option heures creuses (voir notre mode d’emploi) en sort renforcé.

C’est surtout une bonne nouvelle pour le réseau électrique. « Cette option devient un refuge pour faire des économies. Or, elle est vertueuse parce qu’elle permet de décharger le réseau électrique aux moments où il en a besoin », explique Rémy Rousset, cofondateur de Lite, une société qui propose des bilans d’optimisation tarifaire pour les particuliers.

En effet, les risques de coupures d’électricité, évoqués pour cet hiver, s’expliquaient par une production potentiellement insuffisante pour faire face aux pics de consommation aux heures les plus chargées. Incitant à décaler la consommation, les heures creuses sont un instrument, certes rudimentaire, permettant de réduire ces pics.

L’offre n’était plus rentable

L’option heures creuses avait pourtant été maltraitée ces dernières années. Son seuil de rentabilité pour les abonnés était devenu quasi-inatteignable. En moyenne, les clients concernés consomment 40 % de leur électricité pendant leurs huit heures creuses quotidiennes (essentiellement la nuit).

Or, à partir de 2019, il fallait parvenir à décaler plus de 50 % de sa consommation pour que l’option soit intéressante par rapport à un contrat classique (dit « option Base »). Le seuil de rentabilité a même atteint 60 % en 2021, selon une note de la Commission de régulation de l’énergie, en septembre dernier. Ainsi, de nombreux consommateurs titulaires de ce contrat perdaient de l’argent, souvent sans le savoir.

Il est redevenu intéressant avec la grille tarifaire de début 2022, lors de la mise en place du bouclier tarifaire : le seuil est redescendu entre 30 et 35 %. Les tarifs de février 2023 renforcent encore cette attractivité. Dans une délibération sur les tarifs réglementés, la Commission de régulation de l’énergie jugeait nécessaire de mobiliser « tous les moyens de flexibilité » pour répondre « aux enjeux de sécurité d’approvisionnement des prochains hivers ».

Désormais, il suffit de 28 à 29 % de sa consommation réalisée en heures creuses pour que l’abonné rentabilise l’option, estime la société Lite.

Économies limitées, mais prise de conscience nécessaire

Il ne faut toutefois pas en attendre des économies mirobolantes lors de l’abandon d’un contrat…

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Auteur: Benjamin Douriez Reporterre