D’aucuns auraient pu penser que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, initiée par l’administration Trump, allait s’arrêter avec l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle administration en 2020. Il n’en est rien : le président Biden est même en train de l’amplifier !
En 2018, avait été fait usage de la section 301 du Trade Act de 1974, un dispositif qui permet au président de mettre en place des rétorsions commerciales sur des produits venant de pays dont la politique commerciale est jugée déloyale vis-à-vis des États-Unis. L’administration Trump avait conclu en 2018 que la Chine, en imposant aux firmes américaines des transferts de technologie, ne respectait pas les droits de la propriété intellectuelle des États-Unis et entravait par là même sa capacité d’innovation et son développement technologique.
Une revue de l’efficacité de ce dispositif a été initiée en 2022 et vient d’être terminée. La représentante au commerce, Katherine Tai, en a exposé les conclusions qui montrent que non seulement les droits de douane mis en place et les représailles chinoises à ces taxes supplémentaires ont eu au final des effets négatifs faibles sur l’économie américaine, mais encore que les tarifs mis en place côté américain ont eu des effets positifs sur la production américaine des produits protégés. L’ensemble du dispositif aurait même eu la conséquence heureuse de diversifier les approvisionnements des chaînes de valeur américaines et d’en accroître la résilience.
Raisons nouvelles
Le président Biden a donc donné son feu vert pour maintenir ces droits de douane sur une petite moitié (16/34) des flux concernés, et significativement les augmenter sur une grosse moitié (18/34). Ces droits « section 301 » peuvent s’ajouter à des droits de douane Nation la plus favorisée (NPF) qui s’appliquent sur ces produits en provenance de tous les pays membres de l’OMC. Par…
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Auteur: Antoine Bouët, Directeur, CEPII