Haute-Savoie : le Préfet veut abattre avant l’été des bouquetins sains pour lutter contre la brucellose

Pour enrayer l’infection de la brucellose, la Préfecture de la Haute-Savoie prévoit l’abattage d’un maximum de 170 bouquetins dans le massif du Bargy au cours de l’année 2022, une espèce pourtant protégée au niveau international. Et ce, sans test sanitaire préalable permettant de vérifier si les animaux sont effectivement porteurs de la maladie. Les associations de protection de l’environnement dénoncent ces abattages indiscriminés, alors que plus de 9 individus sur 10 sont sains, et exhortent les pouvoirs publics à privilégier des alternatives plus efficaces et éthiques.

La brucellose est une maladie infectieuse qu’on retrouve chez certains animaux et chez l’homme. Elle est le plus souvent attrapée par contact avec des bovins caprins et ovins affectés. La majorité des personnes infectées sont donc des éleveurs. Fièvre, douleurs musculaires, fatigue, douleurs articulaires sont les symptômes habituels. Elle se soigne par antibiotiques. Cette maladie domestique a été transmise à certains animaux sauvages.

Depuis, régulièrement, la « crise du brucellose » revient, avec la question des abattages du bouquetin du massif du Bargy, espèce menacée et protégée. Car on a tendance à l’oublier, mais les maladies que l’on retrouve chez certains animaux sauvages proviennent très souvent de contaminations par des animaux élevés par l’homme.

Les conditions d’élevage et les contacts de plus en plus fréquents entre animaux domestiques et faune sauvage du fait de la diminution drastique de son territoire, favorisent la propagation des maladies et leurs mutations.

Crédit : Marian Kroell

En 2014 des défenseurs du bouquetin avaient campé près du massif pour empêcher les tireurs d’agir. Le Préfet de Haute-Savoie avait déposé une demande d’abattage total et non seulement des animaux contaminés. Or, quand un tel abattage est fait, on a du mal à cibler les femelles âgées. On abat donc principalement les mâles âgés, plus facilement reconnaissables.

Les survivants reconstituent alors un troupeau tant bien que mal,
et les comportements changent. Les femelles plus âgées s’accouplent avec de
jeunes mâles et la maladie se propage encore plus.

Le scénario s’est reproduit quatre ans plus tard, puis en 2020. Il y a deux ans, l’association Animal Cross avait obtenu l’arrêt des abattages grâce à un recours en justice. Pas de quoi refroidir le Préfet de Haute-Savoie, sous la pression des producteurs locaux de reblochon.

Suite à l’apparition d’un…

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Auteur: Sarah Roubato