Hauts-de-France : « Offrir un toit le temps d'un week-end pour que les réfugiés soufflent »

« L’idée est d’offrir un toit pendant un week-end à ces gens, sur Calais ou aux environs, vers Dunkerque. Ils vivent dans le froid, l’humidité, chassés en permanence. Il faut qu’ils puissent manger, se doucher, avoir un bon lit et se poser un peu », témoigne l’éleveur laitier et porte-parole de la Confédération paysanne du Nord. « En cette période d’hiver, ils sont très fatigués. Ils dorment une journée quasi complètement. C’est important de les prendre le week-end pour qu’ils soufflent. J’accueille au minimum 2 personnes, parfois 4, on a de la place à la maison. »

« On est interpellés par la façon dont ils peuvent être traités par les autorités, on ne peut pas fermer les yeux sur ce qu’il se passe. Quand on interdit de distribuer de la nourriture, en 2022, c’est inacceptable ! Notre fibre militante nous parle. » L’insoutenable l’a conduit à rejoindre le réseau Migr’action : « C’est un réseau de citoyennes et citoyens formidable, très engagé dans toute la région pour accueillir chez nous ces damnés. Par le biais de Facebook, un tableau est mis en place chaque semaine ; il nous est demandé de s’y inscrire, soit pour convoyer des migrants de Calais chez leur hôtes, soit pour héberger le temps d’un week-end. »

Suivant l’intensité des guerres ou des dictatures, iels viennent d’Afghanistan, du Soudan, d’Éthiopie, d’Érythrée… « C’est que dalle de les accueillir un week-end, et l’échange est intéressant. Beaucoup expliquent leurs problèmes, notamment agricoles, avec des exportations qui les ruinent chez eux. Sur la ferme, ils ne participent pas aux travaux mais ils aiment voir comment un paysan travaille ici, en Europe. » Installé à trois kilomètres de la frontière belge, Antoine Jean est aussi parfois sollicité pour faire du transport de Calais à Lille, de Lille à Valenciennes… « Ils sont arrivés avec cette volonté de ne pas rester en France mais de passer en Angleterre, car ils y ont la famille, des proches. »

Plus largement, la Confédération paysanne du Nord-Pas-de-Calais est en lien avec celles et ceux qui militent à Calais et aux alentours depuis une quinzaine d’années. « Nous sommes souvent sollicités pour signer des tribunes, aller à des réunions… Nous sommes solidaires en tant que militants syndicaux et citoyens. On pallie un peu les carences. Ce ne serait pas si compliqué de pouvoir accueillir dignement ces gens. Je suis allé plusieurs fois en Afrique et à chaque fois, les habitants se sont mis…

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Auteur: Campagnes solidaires