Histoire populaire de la psychanalyse

Drôle de titre, me suis-je dit tout d’abord… pourquoi « populaire » ? En même temps, comme dit l’autre, ça m’a intrigué. Je ne suis pas sûr que j’aurais lu une histoire de la psychanalyse sans autre qualificatif, et probablement encore moins chez un autre éditeur. Mais populaire, et à La fabrique, je m’y suis lancé. Et je n’ai pas été déçu, au point que je suis prêt à la recommander chaudement aux personnes qui, comme moi, ne sont pas très férues de la chose, qui savent plus ou moins ce qu’est la psychanalyse et d’où elle vient, sans toutefois s’estimer vraiment bien informées sur la question.

Quant à moi, j’ai eu l’impression à cette lecture d’apprendre beaucoup de choses et aussi de découvrir un sens, ou de donner une certaine cohérence à des éléments dont j’avais jusque-là eu connaissance, mais que je n’avais pas jusqu’ici mis en perspective les uns avec les autres.

Tout d’abord, je dois remercier l’auteur de proposer ici un essai assez synthétique, concis, précis et écrit en évitant presque tout au long du texte le jargon de sa profession (il est psychanalyste et psychologue), sauf dans un ou deux développements où il doit aborder des questions théoriques – mais l’ensemble demeure très accessible, tout en réussissant à présenter les principaux enjeux de la discipline. Le terme « discipline » étant d’ailleurs mal choisi, puisque l’un de ces enjeux cruciaux porte sur précisément sur le fait de figer (de « réifier ») la théorie et la pratique psychanalytiques au sein d’une doctrine immuable – que l’auteur nomme « psychanalysme » – et d’institutions corporatistes tout aussi rigides ou, au contraire, de mettre ces outils au service d’une émancipation « populaire », pour reprendre le titre.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, je ne résiste pas au plaisir de rapporter ce qui peut paraître une anecdote insignifiante, mais qui donne tout de même à réfléchir, me semble-t-il. Hier matin, comme très souvent, j’ai été prendre un café dans mon bar préféré, avec le bouquin sous le bras, me disant que j’avancerais dans sa lecture une fois installé en terrasse. Il y avait un habitué devant le zinc, avec lequel j’ai déjà échangé une ou deux à fois à propos de mes lectures (ce n’était pas la première fois que je venais lire en terrasse autre chose que le journal local). « Alors, tu lis quoi, cette fois-ci ? » Je lui montre le titre, et il fait la moue en disant quelque chose genre « Houlala,…

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Auteur: lundimatin