Historique : contre l'extrême droite, une union syndicale inédite

Comme un réflexe. Au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, 5 des 8 principales organisations syndicales (CFDT, CGT, Unsa, FSU, Solidaires) ont décidé d’unir leurs voix dans un appel commun à manifester le week-end du 15 et 16 juin partout en France contre l’extrême droite. Leur geste a rapidement été imité par des intersyndicales locales ou sectorielles, dans l’éducation nationale, chez les cheminots et par une palette d’organisations de la société civile réunies le 12 juin dans les locaux de la Ligue des droits de l’Homme.

Cette unité, loin de couler de source, révèle la gravité du moment. Il faut remonter à 2002, et la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, pour trouver la trace d’un tel arc syndical engagé sur le champ politique.

Un moment charnière

Les organisations se trouvent désormais face à un choix historique. Doivent-elles se contenter de s’afficher avec force dans la rue, ou rejoindre activement les rangs du nouveau Front populaire ?

Olivier Faure (Parti socialiste, PS), François Ruffin (La France insoumise, LFI), Raphaël Glucksmann (Place publique, PP), Fabien Roussel (Parti communiste français, PCF), entre autres, ont appelé ces dernières heures à un engagement des syndicats en ce sens. « L’intersyndicale est une source de légitimité pour le nouveau Front populaire. Il donne à voir quelque chose de plus profond qu’une coalition d’appareils, imaginée par une poignée de professionnels de la politique », analyse le sociologue Karel Yon.

Bien que ringardisés et méprisés, les syndicats conservent aussi une force de frappe considérable. « La CGT compte encore 600 000 membres, souligne l’historien Stéphane Sirot. Et elle est structurée de manière à irriguer le territoire avec 700 à 800 unions locales au plus proche des citoyens. » Leur voix pourrait donc être décisive pour ramener…

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Auteur: Erwan Manac’h