Une lueur d’espoir pour la Méditerranée ? Lors de la conférence « Our Ocean », qui s’est tenue du 15 au 17 avril à Athènes, la Grèce a annoncé vouloir interdire le chalutage de fond dans ses parcs nationaux d’ici deux ans. Elle prévoit de bannir cette pratique de pêche destructrice de l’ensemble de ses aires marines protégées — qui représentent 30 % de la surface maritime du pays — d’ici 2030. Une décision qualifiée d’« historique » par le Premier ministre, Kyriákos Mitsotákis.
La pêche au chalut, qui consiste à tracter d’immenses filets derrière les bateaux, fait partie des techniques les plus énergivores et néfastes pour la biodiversité. Non sélective, elle entraîne la capture d’un grand nombre de poissons juvéniles et d’espèces non ciblées, comme les dauphins. En raclant le plancher océanique, les chaluts de fond — qui peuvent être comparés à des « bulldozers marins » — détruisent les récifs de coraux et d’éponges. Une étude publiée en janvier dernier montre par ailleurs qu’ils libèrent des quantités colossales de CO2 dans l’atmosphère.
Bref, cette technique de pêche est « absolument incompatible avec la conservation de la biodiversité, et donc la présence d’une aire marine protégée », insiste Joachim Claudet, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). La décision de la Grèce constitue donc, selon ce spécialiste des aires marines protégées, une « très bonne nouvelle » pour les écosystèmes marins. « Ça devrait être la normalité, précise-t-il cependant. Selon la classification mise au point par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), aucune aire marine ne peut en effet prétendre être « protégée » si la pêche industrielle y est autorisée.
Le chercheur appelle cependant à ne pas crier victoire trop vite. « Les annonces faites à ce type de conférences ne sont pas…
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Auteur: Hortense Chauvin