Holodomor et complaisance. Lettre ouverte à la RTBF — André LACROIX

Monsieur le Rédacteur en chef,
Cher Monsieur Marlet,

1) Le 15 février, j’interpellais en ces termes Eddy Caekelberghs, journaliste de la RTBF La Première :

Cher Monsieur Caekelberghs,
Dans l’émission « Le fin mot » de ce 15/02/2023, vous avez fait vôtre l’assimilation de l’Holodomor à la Shoah.
Cette manière de voir est pourtant contestée par d’éminents historiens comme la Française Annie Lacroix-Riz ou l’Etatsunien Marc Tauger.
Une plus grande réserve journalistique eût été selon moi préférable.
A votre disposition pour en discuter.
Bien à vous.
André Lacroix

2) Le 22 février, je recevais de votre part l’aimable réponse suivante :

Bonjour Monsieur,
Vous avez récemment interpellé Eddy Caekelberghs à propos de l’holodomor. Certains historiens contestent effectivement l’appellation de génocide concernant ces massacres de masse commis par le régime de Staline. D’autres, et non des moindres, estiment au contraire qu’il s’agit bien d’un génocide. Quoi qu’il en soit de nombreux parlements dans le monde ont estimé que l’holodomor est un génocide. Vous avez le droit de ne pas être d’accord mais c’est une réalité démocratique à partir du moment où vous admettez, ce que j’espère, que le Parlement est l’instance démocratique d’un état de droit comme le nôtre.

J’ajoute que si nous tentons de répondre à nos auditeurs, lecteurs et spectateurs quand nous sommes interpellés, nous n’avons pas pour mission d’entretenir un dialogue hebdomadaire avec chacun d’entre eux. Croyez bien que nos journées sont suffisamment remplies comme cela.
Meilleures salutations

Pierre Marlet
Rédacteur en chef de La première
[email protected]
0475/376745

3) Ma réaction en date du 25 février sous forme de lettre ouverte

Cher Monsieur,

Tout d’abord je vous remercie pour votre réponse en vous rassurant : je n’ai nulle intention de vous importuner chaque semaine.

Permettez-moi ensuite de m’étonner de votre réponse. Que le Parlement soit l’instance démocratique d’un État de droit lui donnerait-il le droit d’interpréter un fait historique ? N’est-ce pas plutôt le travail des historiens ? C’est à cette question qu’avaient déjà répondu notamment nombre d’autorités académiques belges, lors d’un précédent vote du même Parlement européen, le 19/09/2019, assimilant nazisme et stalinisme (1). De cette prise de position critique, basée sur le rappel des faits dûment avérés, il ressortait que l’initiative parlementaire européenne n’était rien d’autre qu’une dangereuse…

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Auteur: André LACROIX Le grand soir