Le 3 août, Gilles Perrault, né Jacques Peyroles, s’est éteint dans son village de Sainte-Marie-du-Mont, dans la Manche, à quelques encablures des plages du débarquement à 92 ans. Il laisse derrière lui une œuvre protéiforme qui mériterait d’être reconsidérée.
Gilles Perrault avait commencé une (brève) carrière d’avocat avant de bifurquer vers le journalisme. On a souvent associé son nom au livre Le pull-over rouge, publié en 1978, et consacré à Christian Ranucci, l’un des derniers condamnés à mort en France. Il est vrai que cet ouvrage, écrit au terme d’un long et minutieux travail d’investigation (c’était sa marque de fabrique), démontrait la légèreté des accusations ayant permis d’envoyer le jeune homme à la potence. L’affaire, portée ensuite à l’écran par Michel Drach, valut à Gilles Perrault des démêlés homériques avec certains policiers, outrés que l’on puisse les suspecter de méthodes douteuses.
Un conteur hors pair
Ce fut à cette occasion que les lecteurs découvrirent les vertus singulières d’un auteur maîtrisant à la fois le sérieux de l’enquête, le courage d’affirmer des prises de position iconoclastes et le talent d’un conteur hors pair, doté d’une capacité d’écriture mêlant simplicité et brio, ce qui est somme toute assez rare. Mais ce n’est qu’une partie de son œuvre, commencée de façon retentissante avec L’orchestre rouge (1967), consacrée au réseau de renseignement installé au cœur de l’appareil nazi, et qui contribuera beaucoup à la défaite de Hitler. Ainsi apparaissaient des soldats de l’ombre largement oubliés, à commencer par Leopold Trepper, décédé en Israël en 1982, après avoir joué un rôle essentiel durant la Seconde Guerre mondiale.
Féru d’histoire, Gilles Perrault consacra nombre d’ouvrages aux faits et gestes de personnages méconnus, aux victimes de l’arbitraire, ou aux gloires imméritées. Dans cette dernière catégorie…
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Auteur: Jack DION