Merci Marcel !
Avec le décès, ce 18 septembre, de Marcel Trillat, c’est un immense journaliste qui vient de nous quitter, à l’âge de 80 ans. Mais c’est d’abord pour ses camarades, ses amis du SNJ-CGT, une douleur inconsolable. Et l’occasion de revenir sur une carrière de journaliste exceptionnel, aujourd’hui, bien sûr, saluée par tous.
Marcel était d’abord le symbole du combat pour l’indépendance de l’audiovisuel public. Après avoir débuté au magazine « Cinq colonnes à la une », en 1965, il est l’un des acteurs de la grève de l’ORTF, entre le 17 mai et le 12 juillet 1968. Pigiste, il fera partie des journalistes black-listés. Ce n’est qu’en 1981, après l’arrivée de la gauche au pouvoir, que lors des négociations de la nouvelle convention collective de l’audiovisuel, le SNJ-CGT et le SNJ exigeront en préalable que Marcel et sept autres journalistes encore en activité soient réintégrés. Ce qui sera fait.
Un épisode qu’il avait raconté dans le numéro 69 de notre revue Témoins, consacré au « Mai 68 des journalistes » :
Nous sommes convoqués par petits groupes de quinze et les sanctions tombent. C’est la plus grosse répression qu’on ait jamais connue. Une centaine de journalistes parmi les statutaires sont licenciés, et non des moindres : Frédéric Pottecher, Maurice Séveno, Roger Couderc, Robert Chapatte… Des magazines comme « Cinq colonnes à la une », pourtant la fierté de la télévision française, sont supprimés. Une liste noire des pigistes qu’il ne faut plus faire travailler est établie. J’en fais partie. Je vais galérer pendant des années avant de retrouver un poste en 1981 à Antenne 2. La répression est la même à France inter. Édouard Guibert, élu du SNJ, donc salarié protégé, n’est pas licencié mais plus aucun travail ne lui sera confié. Pendant sept…
Auteur : Acrimed
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