Hommage au Rojava [Bonnes Feuilles]

Hommage au Rojava [Bonnes Feuilles]

A partir de l’automne 2014, des centaines de volontaires internationaux ont rejoint le Rojava pour soutenir les forces kurdes en guerre contre l’État islamique et à l’initiative d’une expérimentation à grande échelle de « confédéralisme démocratique ». Hommage au Rojava, les combattants internationalistes témoignent qui vient de paraître aux éditions Libertalia donne la parole à ces volontaires. Par-delà tout héroïsme et en se gardant d’une lecture trop idéologique, ce recueil passionnant permet de saisir la multiplicité des parcours qui ont abouti à prendre les armes à plusieurs milliers de km de chez soi et les expériences vécues et découvertes sur un front incertain mais considéré comme le bon.

La guerre contre Daech et les baisers dans les films

Tîrêj, Italie

J’étais à l’académie militaire des YPG en mai 2016, assis à côté d’une Européenne qui était en Syrie depuis longtemps et possédait presque parfaitement la langue kurde. Un commandant s’est approché d’elle et lui a parlé. Il a évoqué « Gabar l’Australien » et quand il est parti je lui ai dit que je le connaissais. Elle n’a pas répondu. Cette fille était parfois distante. Dans la révolution on ne parle que des choses essentielles et la plupart du temps on se tait. Pourquoi ? Parce que, comme je l’ai découvert, la révolution, c’est la guerre.

J’avais fait la connaissance d’heval Gabar à Shaddadi deux mois auparavant. La ville venait d’être libérée de Daech et j’étais là pour réaliser un reportage sur le front. Je n’avais pas de traducteur. Le commandement m’a envoyé Gabar dont l’anglais était la langue maternelle. Il est venu vers moi dans son uniforme, son keffieh coloré sur les épaules et ses belles bottes de désert dérobées à l’ennemi.

« Je viens d’Australie » m’a-t-il dit en me serrant la main. Je trouvais qu’il avait un accent bizarre. « Tu es…

[Photo : Yann Lévy]

Auteur : lundimatin
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