Hong Kong, d'hier à aujourd'hui — Xiao PIGNOUF

Pendant près de 130 ans, Hong Kong fut un paradis capitaliste, un cercle extrêmement restreint d’Européens régnant sur une vaste majorité de Chinois. En mars 1858, le Times déclarait : « Hong Kong est toujours liée à une pestilence mortelle, une guerre suspecte ou une discutable querelle interne. À tel point que le nom de cette petite île bruyante, animée, querelleuse, mécontente et insalubre peut être utilisé à bon escient dans le langage populaire comme synonyme d’un endroit dont on ne parle pas dans la société polie ».

Cette perception n’était pas injustifiée. Hong Kong, hormis sa population locale, c’était alors un groupe de marchands corrompus et de pirates dirigés par une administration qui considérait le profit comme la priorité absolue. La colonie insulaire fonctionnait grâce à une main d’oeuvre très bon marché, à la contrebande et à l’opium. En 1918, la part des revenus du gouvernement de Hong Kong engrangés par l’opium était de 46,5%. Ces revenus étaient accumulés au profit exclusif de ses dirigeants qui cherchaient par tous les moyens à conserver leurs privilèges. Ils mirent donc en place un double système de lois, inédit dans les colonies britanniques, l’un pour les Européens, l’autre pour les locaux et inspiré en partie par la loi appliquée alors en Chine. Enfreindre une règle en tant qu’Européen conduisait à une amende. Enfreindre la même règle en tant que Chinois résultait en une variété de sanctions cruelles.

Flagellations (qui resteront dans l’ordonnance des punitions corporelles jusqu’en… 1990), pendaisons publiques, coupe des cheveux (les hommes portaient alors une longue natte signifiant leur respect pour l’empereur ; la couper faisait d’eux des parias). Sous administration anglaise, les Chinois n’avaient pas droit à la protection de leur vie privée. Les autorités britanniques pouvaient à tout moment violer la propriété privée des habitants autochtones, maison ou bateau. Chaque Chinois devait être inscrit sur les listes du gouvernement colonial, sinon il risquait une amende ou l’expulsion. Un Chinois expulsé du territoire de Hong Kong était marqué d’une flèche à l’oreille gauche afin de pouvoir être détecté en cas de tentative de retour. Les Chinois n’avaient pas le droit de vote à Hong Kong et n’avaient aucune idée de la manière dont ils étaient gouvernés car ils l’étaient en anglais, une langue que très peu parlaient. Les Chinois n’avaient pas le droit de sortir dans les rues de leur propre ville à la nuit…

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Auteur: Xiao PIGNOUF Le grand soir