IA : le but est-il devenu le moyen ?

Dans leur ouvrage, « L’intelligence artificielle n’est pas une question technologique » (Éditions de l’Aube), Laurent Bibard, responsable de la filière Management et philosophie de l’ESSEC, et Nicolas Sabouret, professeur à l’Université Paris-Saclay où il dirige la graduate school d’informatique et sciences du numérique, soulignent qu’« il n’y a pas de problème d’intelligence artificielle, il n’y a que le problème de nos attentes à l’égard de ce que nous avons nous-mêmes créé ». Démonstration avec un extrait que nous republions sur The Conversation France.


Même si nous avons du mal à l’admettre, la tendance est plutôt technophile dans notre société. Malgré certaines résistances qui s’expriment à travers la demande de « moins de technologie » et « plus d’humain », la tendance générale est que la société se « technologise » de plus en plus, sans forcément réfléchir collectivement aux raisons pour lesquelles elle le fait. Et cela nous conduit à ce genre de situation où l’on renouvelle les machines très souvent et où l’on calcule à tout va, donc en générant énormément de pollution. […]

Il faut bien distinguer, dans ces outils de calcul qui coûtent très cher et qui polluent, d’une part, les calculs qui sont faits dans un but collectif de progrès pour la société – que ce soit par les chercheurs ou par des entreprises qui essayent de travailler pour le bien commun –, d’autre part, les usages individuels qui peuvent parfois relever de cet esclavage moderne.

La mode et la diffusion des photos de chatons sur les réseaux sociaux sont très coûteuses sur le plan écologique, pour un gain économique qui ne repose que sur les recettes publicitaires. Au contraire, lors de la pandémie de Covid-19, les centres de calcul ont permis de simuler et de comprendre les modes de diffusion de la maladie, de suivre l’évolution des variants, de manière indéniablement…

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Auteur: Laurent Bibard, Professeur en management, titulaire de la chaire Edgar Morin de la complexité, ESSEC