ICI ON NOYA LES ALGÉRIENS de Fabrice Riceputi

Nos amis de la bibliothèque fahrenheit nous ont transmis cette note de lecture sur le livre Ici on noya les algériens de Fabrice Riceputi aux éditions du Passager Clandestin. Ce dernier revient sur « La bataille de Jean-Luc Einaudi pour la reconnaissance du massacre policier et raciste du 17 octobre 1961 ».

Le 17 octobre 1961, une manifestation pacifique d’Algériens a été brutalement réprimée par la police parisienne, sous les ordres du préfet Maurice Papon. Onze mille personnes sont arrêtées et plus de deux cents autres seront noyées, étranglées ou abattues. Pourtant, le bilan officiel ne fera très longtemps état que de deux morts. Pendant trente ans, Jean-Luc Einaudi, éducateur qui se fait chercheur, enquêtera sur ce crime d’État. À son tour, Fabrice Riceputi retrace cette bataille intellectuelle, judiciaire et politique contre un mensonge d’État.


Au procès de Maurice Papon, en octobre 1997, six ans après la parution de son livre LA BATAILLE DE PARIS – 17 octobre 1961, Jean-Luc Einaudi témoigne longuement et donne à entendre une autre version. Il démontre que la police française a commis un véritable « massacre au faciès  ». Si l’on est encore loin d’une reconnaissance officielle, trente-six ans après, le silence est définitivement rompu.Militant maoïste à partir de 1968, Jean-Luc Einaudi a appris le métier de journaliste et attrapé le virus de l’enquête par son expérience à L’Humanité rouge, dont il a été le rédacteur en chef de 1972 à 1982. Devenu éducateur, il consacre tout son temps libre à ses recherches et publie un premier livre en 1986, consacré à Fernand Iveton.Longtemps, la mémoire de cette journée s’était « comme fossilisée » chez les immigrés qui ne s’exprimaient guère et parmi les militants d’extrême gauche manquant de relais. Fabrice Riceputi recense la plupart des mentions de ces événements dans la presse de l’époque et dans quelques ouvrages. Celui de Maurice Papon, Les Chevaux du pouvoir, paru en 1988, est analysé, les mensonges, sur les « intentions émeutières » et la répression quasi humanitaire, pointés du doigt, sa version mise à mal. « L’usage d’un vocabulaire fleurant bon le racisme anti-arabe et l’islamophobie et celui, répété, du mot “troupe“ pour désigner les manifestants tiennent lieu de démonstration de la dangerosité de la manifestation.  » À partir de 1986, Jean-Luc Einaudi, quant à lui, collectera récits et témoignages, notamment ceux contenus dans les archives du FLN que Georges…

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Auteur: lundimatin