Il est impossible de quantifier la souffrance à Gaza

En raison des limites de l’imagination humaine (par opposition à l’imagination des fauteurs de guerre et des fabricants d’armes), et en l’absence d’un tout autre dictionnaire, il n’y a pas de véritable moyen de décrire la destruction et les pertes subies à Gaza après six mois de guerre.

En théorie, il suffirait de visionner les centaines, voire les milliers de vidéos qui montrent les enfants tremblants – incapables de contrôler leurs tremblements – après les bombardements israéliens : dans les hôpitaux, dans la rue, certains d’entre eux sanglotant, d’autres incapables de prononcer un mot. Ils sont couverts de poussière et de sang. C’est un détail qui suffit à représenter le désastre. Que ceux qui aiment se venger regardent les vidéos, une par une.

En pratique, dans un journal, les mots doivent suffire. Cela signifie qu’en raison des limites des termes, nous nous réfugions dans les chiffres. Selon l’UNICEF, à la fin du mois de janvier, 17 000 enfants « errent » dans la bande de Gaza sans être accompagnés d’un adulte. Leurs parents ont été tués, ils n’ont pas pu être extirpés des ruines. Ou bien les enfants se sont perdus lors des déplacements massifs vers le sud.

Et c’est sans compter les 14 000 enfants (sur environ 33 000 morts recensés) qui ont été tués jusqu’à présent par les bombardements israéliens. A cela s’ajoutent des milliers d’enfants qui ont perdu des membres, souffrent de brûlures, se promènent avec des blessures qui se sont infectées en l’absence de bandages et de médicaments, et souffriront de troubles post-traumatiques pour le reste de leur vie. Quel est leur avenir ? Il est impossible de quantifier la souffrance. Est-il possible de quantifier le coût de leur traitement et de leurs besoins spécifiques, ainsi que les répercussions sur l’économie ?

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Pour chaque décompte de morts, de blessés et d’orphelins qui ne sont pas les nôtres,…

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Auteur: redaction