La crise sanitaire oblige enseignants et élèves à concilier deux impératifs contradictoires : exiger des mesures sanitaires strictes tout en veillant à ce qu’elles ne rendent pas invivables l’enseignement et la vie scolaire. Loin de leur simplifier la tache le ministère de l’Éducation Nationale semble pourtant mettre sous le tapis la question des moyens concrets à leur allouer pour réussir cette rentrée.
Revoir ses camarades de classe pour certains perdus de vue depuis 6 mois, mais ne les revoir qu’à moitié : masqués. C’est le lot commun des 12,8 millions d’enfants et d’adolescents qui retrouvent, pour beaucoup, le chemin de l’école en cette rentrée si particulière. Laetitia, qui entre en terminale dans un lycée lyonnais, n’a pas mis les pieds dans son établissement depuis le début du confinement. Au bout de 2 heures de pré-rentrée, elle appréhende déjà la suite de son année scolaire :
« La discussion avec le professeur est complexe. Je ne comprenais pas toujours ce qu’il disait à cause du masque qui est collé à sa bouche et qui empêche de distinguer complètement les mots. Je pense également qu’au bout d’une journée complète le masque risque de devenir gênant. »
De l’autre côté du pupitre, chez les 870 000 enseignants qui font leur rentrée cette semaine, l’inquiétude est la même. « Rien que lors de la pré-rentrée, dans des réunions entre enseignants, on a du mal à s’entendre, à savoir qui parle. Je me demande comment ça va se passer en cours au bout de quelques semaines », témoigne Maud, prof de maths dans un établissement toulousain. « Les élèves que j’ai eus pour l’instant ont bien respecté le port du masque même si à la fin de l’heure certains l’avaient plus…
Auteur : Guillaume Bernard
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