Voici le récit d’une expérience peu plaisante : comment l’outil smartphone et le projet qui l’impose, annihile la véracité d’une signature manuelle, acte même d’une singularité jusqu’au bout des doigts.
Il est où l’Autre ?
Le statut d’auto-entrepreneur ne me faisait pas rêver, mais c’était la seule façon pour pratiquer mon activité dans la légalité. Bref retour en arrière : pour l’inscription au statut d’auto-entrepreneur, un formulaire en ligne de l’INPI, le guichet unique. Une erreur de ma part dans une case qui pourtant n’aurait pas dû faire valider l’inscription – erreur de procédure apparemment rencontrée par nombre de candidats. Conséquence : je ne suis pas auto-entrepreneur mais gérante d’une société. Quelques jours à peine et voilà qu’arrive au courrier un appel à cotisation pour l’URSSAF de plus de 1300 euros. Commence alors un parcours infernal de deux mois entre les impôts, la sécurité sociale et l’URSSAF pour la rectification de mon statut.
Un rendez-vous, enfin au siège de l’URSSAF. J’arrive. Porte fermée, caméra. Incompréhension. Attendre qu’une personne passe par hasard dans un couloir et faire un geste désespéré à travers une porte vitrée. Ce rendez-vous par messagerie informatique est en fait un message fantôme, « Ah, ça arrive des fois. Nous sommes désolés, votre rendez-vous ne s’est pas affiché sur notre planning. Mais bon, comme vous êtes là… » – je viens de faire 2 heures de route. Entrer. Couloir vide. Ils sont où les gens ? Un bureau blanc et froid, autre caméra dans un recoin. Les traditionnels dessins des enfants au mur ont disparu, aucun objet personnel si ce n’est un gobelet pour le café. Glaçant. Trou dans le ventre. « Nous n’avons plus accès aux dossiers. Ce sont des personnes à l’étage qui gèrent tout maintenant. Nous avons juste le droit de les appeler ou de leur envoyer des mails. Je peux au moins…
Auteur: dev