« Il faut laisser vieillir les poissons pour sauver les écosystèmes marins »

Les impacts de la pêche sur les océans   

Ces dernières décennies, la consommation mondiale de poissons, crustacés et autres produits de la mer a considérablement augmenté. Elle est passée de 9,1 kilogrammes par personne en 1961 à 20,6 kilogrammes en 2021, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  

Dans le même temps, les impacts des pêches sur les écosystèmes marins ont été considérables : « On a vraiment vidé la mer d’une partie très importante de ces poissons, estime Didier Gascuel, professeur en écologie marine à l’Institut Agro Rennes-Angers, pour La Relève et La Peste.  

Pour les saumons et les anguilles, on parle d’une division quasiment par 100 des populations naturelles. Plus généralement, les ressources des poissons de fond ont été divisées entre un facteur 5 et un facteur 10. Les espèces de surface, comme les harengs, les sardines ou les anchois, ont moins diminué, mais tout de même dans leur cas d’une division par deux ou trois ».   

En provoquant un déclin considérable de certaines espèces, la pêche a profondément modifié la structure et le fonctionnement des écosystèmes. En effet, la plupart des poissons pêchés sont des prédateurs : la réduction de leur nombre appauvrit et déstructure totalement les chaînes alimentaires. 

« On voit se multiplier aujourd’hui d’une manière assez spectaculaire ce que j’appelle « les chaos de la nature » explique Didier Gascuel pour La Relève et La Peste. C’est une situation dans laquelle des espèces s’effondrent, d’autres se développent brusquement.  

Ce sont les explosions de populations de poulpes et d’araignées de mer sur les côtes françaises, l’effondrement des bulots et la disparition de tous les grands champs d’algues. C’est l’image d’un monde effrayant où il n’y a plus de régulation naturelle, mais des phénomènes de chaos extrêmement compliqués pour…

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Auteur: Eloi Boye