« Il faut politiser le changement climatique pour arrêter de le subir »

Décryptages, interviews, synthèses, vulgarisation : depuis trois ans et demi, Thomas Wagner, alias Bon Pote, s’escrime à faire comprendre l’écologie au plus grand nombre, tout en combattant les idées reçues. Très actif sur les réseaux sociaux où il pourfend le greenwashing des entreprises, cet infatigable blogueur a déjà publié, sur son site internet, plus de 300 articles célèbres pour leur rigueur scientifique, leur style amical et batailleur, et leur intransigeance envers les mensonges d’un monde qui se refuse à changer. Alors que tous les indicateurs climatiques sont dans le rouge, La Relève et La Peste a interrogé l’un des corsaires les plus connus de la toile : où en est-on ? où va notre société ?

La Relève et La Peste : Dans la constellation écologiste, où est-ce que vous situerez votre travail ? Êtes-vous plutôt un influenceur, un redresseur de torts, un média ?

Thomas Wagner : Bon Pote est un média hybride. Ce n’est ni un journal ni une association. Ce n’est pas non plus le compte d’un influenceur, sauf si l’on considère que toute personne un peu suivie a de l’influence. En rédigeant mes articles, je fais juste le travail que j’aimerais que les journalistes fassent.

Je prends un sujet, je le creuse à fond, j’en présente les avantages, les inconvénients, et j’utilise toujours des sources scientifiques. Mon but, c’est vraiment d’apporter l’information et de politiser la plus grande partie de la population, en tout cas les CSP+, qui sont majoritairement dépolitisés.

Je suis aussi connu pour mes activités de « redresseur de torts » – lorsque j’épingle des entreprises ou des influenceurs sur les réseaux sociaux – mais en réalité, ce n’est même pas 5 % de mon travail. Je consacre l’essentiel de mon temps à informer les gens et à dialoguer avec eux.

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LR&LP : En parlant de médias, quels rôles jouent-ils dans la situation écologique, et dans le modèle de société qui se perpétue ?

Les grands médias ont une logique capitaliste. Certains sont à peine rentables, mais là n’est pas la question. Un média n’a pas forcément vocation à faire beaucoup d’argent. La logique d’un média mainstream, c’est de faire circuler des informations qui, elles, seront rentables, soit parce qu’elles valideront un business, soit parce qu’elles le rendront attractif.

Je pense par exemple à tous ces reportages sur les vols…

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Auteur: Augustin Langlade