« Il faut regarder les choses en face : l’écologie en France est une écologie de classe »

Basta ! :  Le Front de mères , association que vous avez fondée, s’est mobilisé initialement pour que les enfants de Bagnolet, en banlieue parisienne, aient accès à des repas végétariens de qualité à la cantine. Pouvez-vous nous raconter la genèse de cette aventure, et les difficultés que vous avez rencontrées ?

Fatima Ouassak : Au départ, je m’intéresse à l’alimentation de mes enfants. C’est un sujet qui est très important pour moi. Je les ai longtemps allaités, je souhaite continuer à prêter attention à ce qu’ils mangent, et aimerais qu’ils puissent avoir accès à des repas végétariens de qualité. J’entendais aussi des mamans dire à leurs enfants, quand elles les amenaient le matin à l’école, de ne pas manger de viande à la cantine. J’imaginais combien il devait être difficile pour ces enfants de se confronter ensuite aux adultes encadrants, leur sommant d’au moins « goûter » leur viande le midi.

Je suis spontanément allée rencontrer les associations de parents d’élèves mais j’ai tout de suite été accusée d’être malhonnête, d’avancer masquée, d’être communautariste. J’étais pourtant entièrement concentrée sur l’intérêt général à savoir celui des enfants, et n’avais pas du tout l’intention de faire de politique. Mais j’ai immédiatement été disqualifiée, de par mon origine sociale. Et avec moi, les autres mères qui me soutenaient. Au même moment, il y a eu le vaste mouvement de la Manif pour tous, qui m’a stupéfaite. J’ai réalisé que les défenseurs d’une conception traditionnelle de la famille française étaient très bien organisés politiquement. Et je me suis dit qu’il fallait que nous le soyons aussi. Nous avons donc décidé de créer cette…

Auteur : Nolwenn Weiler
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